Les bélugas retrouvés morts inquiètent les scientifiques
Saint-André-de-Kamouraska - Une 10e carcasse de béluga femelle de près de quatre mètres a été retrouvée la semaine dernière sur les berges du Saint-Laurent, plus précisément dans un marais à spartine à Saint-André.
Le mammifère marin, décédé depuis peu, avait été repéré à la dérive. Poussé par la marée, le corps de l’animal s’est finalement échoué sur les rives d'une réserve naturelle en milieu privé, face à la résidence du conseiller municipal Alain Parent.
C’est M. Parent qui a communiqué avec le Réseau urgence mammifères marins. La carcasse du béluga femelle était relativement intacte, quoique picorée par des oiseaux. Son état de préservation en a ainsi fait une candidate parfaite pour la Faculté de médecine vétérinaire (FMV) de l’Université de Montréal à Sainte-Hyacinthe où une nécropsie a été pratiquée sur l'animal.
Selon le directeur scientifique du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), Robert Michaud, les premiers résultats tendent à démontrer que l'animal serait mort d'une cause aigüe.
« C’est inhabituel, plus souvent, il s’agit d’une maladie chronique. L’estomac est vide, mais cette fois il est plein. Rien ne ressort de particulièrement évident à la première analyse macroscopique, si ce n’est un décès rapide. »
Lors de la nécropsie pratiquée à Saint-Hyacinthe, on s’affairera notamment à chercher une trace d’œdème sur le mammifère marin. À noter que depuis quelques années le GREMM enregistre plusieurs décès de femelle dans les jours précédents et suivant la mise-bas, ce qui n’est pas le cas cette fois.
INQUIÉTUDE
Le directeur scientifique ne s’en cache pas, la communauté scientifique est inquiète. Encore cette année, de nombreux veaux ont été retrouvés sans vie, mais pire encore, des individus adultes.
« Jusqu’au milieu des années 2 000, on a cru la population de bélugas stable. Mais le dernier recensement dans un modèle de Pêches et Océeans Canada, qui a la confiance des scientifiques, la diminution est importante, de l’ordre de 12 à 13 % », précise M. Michaud.
Il ne resterait donc plus que 900 individus. « Retrouver de veaux sur les berges était déjà préoccupants, et à ce titre, 2014 est une année de forte mortalité. Mais là, on retrouve des adultes. »
Le scientifique ne s’en cache pas, l’inquiétude est double. « Ce que l’histoire du béluga raconte, c’est celle du fleuve », commente-t-il en guise de conclusion. Une histoire dont le dernier chapitre pourrait arriver plus tôt que prévu.
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L'échelle de valeurs est importante de nos jours.