La poutine
Le dictionnaire Larousse lui a attribué une définition juste, digne de sa simplicité: « Au Canada, mélange de pommes de terres frites et de fromage en grains arrosé de sauce chaude ».
Les origines mystérieuses de la poutine
Différents restaurateurs ont revendiqué la paternité de la poutine et personne n'a réussi à identifier son véritable créateur. Est-ce le propriétaire du Lutin qui rit, à Warwick, en 1957? On raconte qu'un client lui aurait demandé de lui servir des frites et du fromage en grains dans le même plat. Inspiré par cette étrange combinaison, il aurait ajouté du fromage à une recette de frites et de sauce.
Le restaurant Le Roy Jucep, de Drummondville, attribue pourtant l'invention de la poutine à son ancien propriétaire, Jean-Paul Roy. Il l'aurait élaborée en 1956 et baptisée «poutine» en 1964. Des créateurs potentiels de la poutine se sont aussi manifestés dans les villes québécoises de Nicolet et Saint-Hyacinthe. Le mystère demeure.
Drôle de mets, drôle de nom
La plupart des sources s'entendent au sujet de l'origine du mot "poutine". Il serait inspiré du mot anglais pudding. Celui-ci décrit le mélange de différents ingrédients réunis en une seule matière ressemblant souvent à un gâteau mou, sucré ou salé. Au Québec, avant l'arrivée de la poutine, le mot "pudding" ou "pouding" désignait différents mélanges, surtout des desserts (pouding au riz, pouding au pain, par exemple).
Puis, on l'a utilisé pour décrire l'association d'ingrédients qui ne semblaient pas toujours faits pour aller ensemble. Voilà une définition qui colle à la personnalité de la poutine : une union improbable d'éléments qui se révèlent faits les uns pour les autres.
Le secret de la recette est dans le fromage
La poutine ne contraint pas ses adeptes à des règles culinaires strictes. Ses frites peuvent être larges et plates ou longues et fines, cuites à l'huile ou au four, molles et grasses ou croustillantes et salées. Sa sauce peut être légèrement piquante ou plutôt douce. Cependant, les vrais connaisseurs s'entendent unanimement sur l'ingrédient invariable et essentiel au succès d'une poutine: le fromage cheddar en grains.
On dit de ce fromage qu'il fait "kouick-kouick" lorsqu'il est compressé entre les dents. Dans certains restaurants québécois, on garnit les poutines de cubes de fromage, ou pire, de fromage râpé. Le mets perd alors beaucoup en apparence et en personnalité.
À chacun sa poutine
Plusieurs variétés de poutines se sont ajoutées à la formule classique. La poutine italienne, par exemple, remplace la sauce brune par une sauce bolognaise. Il est aussi possible d'intégrer d'autres ingrédients au trio de base. On déculpabilise en savourant une poutine agrémentée d'oignons, de poivrons ou de champignons. On cède à la tentation avec un ajout de saucisses, de poulet, de bacon ou de boeuf haché. Les saveurs n'ont de limite que l'imagination des restaurateurs.
Les plus audacieux offrent des sauces au poivre ou au vin rouge. La poutine est élevée au rang de haute gastronomie depuis que le chef-propriétaire d'un restaurant montréalais réputé, Au pied de cochon, l'a intégrée à son menu. Il propose aux fines bouches une poutine au foie gras. Le plat séduit donc tantôt par son accessibilité, tantôt par son raffinement. (Source : suite101.fr)
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