Les risques du métier
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Les risques du métier, ce sont les risques connus et impondérables d'un métier. « Il s'agit de risques qui peuvent se produire malgré que tout ait été mis en place pour le prévenir. Mais trop souvent, il s'agit d'un raccourci que l'on prend pour effectuer une tâche, parfois au nom de l'efficacité, d'autres fois par négligence. Plutôt que de cadenasser pour effectuer un nettoyage, on entendra dire qu'il s'agit des risques du métier. Ce qui est faux », confie-t-elle.
Loi
Le Québec s'est doté d'une loi sur la santé et la sécurité du travail. Elle a pour but de permettre à tout travailleur d'oeuvrer dans un environnement sain et sécuritaire. Mais elle vise aussi à prévenir ces accidents que l'on met justement trop souvent sur le compte des risques du métier.
La loi n'est pas parfaite et selon la conseillère, elle présente un sérieux talon d'Achile. « En partant, elle a été pensée en majorité par des gens de bureau. Ça ne facilite pas son application sur le terrain pour qu'elle soit efficace », commente Mme Plamondon.
La communication
Il faut comprendre que tant l'employeur que l'employé disposent de droits, mais aussi de responsabilités. Et une fois encore tout passe par la communication. Elle privilégie donc un canal de communication entre l'employé et son employeur.
« Sinon, comment ce dernier peut être au fait de certaines problématiques et ainsi apporter les correctifs nécessaires s'il n'est pas informé de la situation? Mais ça va dans les deux sens. L'employeur doit aussi montrer une ouverture, à la fin, il en résultera un travail plus sécuritaire, une ambiance allégée et une productivité souvent en hausse. »
Politique
Pour certains, les raccourcis sont un mode de vie. La conseillère soutient qu'il doit donc y avoir des conséquences pour que ces employés réfractaires comprennent le message. Parfois même jusqu'au congédiement. C'est que le message passe difficilement. « Un avertissement verbal, suivi d’un deuxième écrit. La troisième fois c’est une suspension et à la quatrième fois, c’est le bureau de chômage », préconise la conseillère.
« C'est la partie la plus difficile de mon travail. Il faut expliquer, démontrer, prouver, illustrer et ensuite, répéter, et répéter encore. Tant que la culture de la santé et de la sécurité au travail ne sera pas assimilée, comme une habitude telle la ponctualité au travail, ça demeurera difficile », soutient Christiane Plamondon.
Rivière-du-Loup
Mais les temps changent. À titre d'exemple, elle cite Rivière-du-Loup où les nouvelles entreprises et les reprises familiales endossent rapidement et efficacement les normes de santé et sécurité au travail. Les dernières campagnes de sensibilisation de la CSST ont porté fruits. « Toute le monde se connaît, beaucoup d’entreprises de la région ont une philosophie familiale et ça contribue beaucoup », ajoute-t-elle.
Malgré tout, même en 2011, il arrive encore que des hommes et des femmes soient mutilés ou tués au travail alors que le respect de normes simples pourrait éviter nombre d’accidents. Près de 1 000 travailleurs ont perdu la vie au Canada en 2010. « Dans le cas de l'accident de Prelco, s'il y a changement de la lame alors qu'il y a garde et mise à énergie zéro, il n'y a pas d'accident. L'employeur a beau investir en SST, si on ne respecte pas les protocoles, les accidents surviennent », affirme-t-elle.
La conseillère en SST conclut avec un véritable plaidoyer pour la sécurité. « Certaines blessures peuvent être permanentes et avoir des conséquences auxquelles on ne réfléchit pas. Que ferez-vous si vous ne pouvez plus exercer votre métier. Vous venez d'affaiblir votre équipe au travail, votre remplaçant, le temps de sa formation sera forcément moins rapide et performant que vous. Comment réagira votre conjointe qui devra suppléer à ce vide. Qui ira chercher les enfants à la garderie, qui fera l'épicerie. »
Gros bon sens
Une question de gros bon sens. Parfois, il ne s’agit que de glace à l’entrée d’un congélateur, des convoyeurs dont la garde est manquante, des chariots de soudure sans valve anti-retour et sans présence d’extincteur.
Quant à la Commission de la santé et de la sécurité du travail du Québec (CSST), selon l’article 62 de la loi, l’employeur est tenu de l’informer par le moyen de communication le plus rapide, et ce, dans les 24 heures suivant l’incident.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site Internet de la CSST, la Loi sur la sécurité du travail du Québec, ou en visitant le blogue de Christiane Plamondon.
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