Duvetnor achète le phare du Pot à l’Eau-de-Vie
Rivière-du-Loup - Le 23 décembre dernier, la Société Duvetnor devenait propriétaire de la station de phare du Pot à l’Eau-de-Vie après en avoir été locataire pendant 28 ans.
L’acquisition du phare s’est faite pour un montant symbolique de 1 $ mais l’acte de vente est assorti de diverses obligations dont celle d’en protéger le caractère patrimonial, ce qui impose diverses contraintes en particulier sur les normes d’entretien de cet édifice historique.
L’acquéreur doit en outre en demeurer propriétaire pendant au moins 15 ans. Au moins deux autres phares du Québec ont fait ou sont sur le point de faire l’objet d’une cession dans le cadre de la LPPP : le phare de l’Isle aux Perroquets près de Longue Pointe de Mingan et celui de Havre Aubert aux Îles-de-la-Madeleine.
Situé à 8 km au large de Rivière-du-Loup et dominant le fascinant archipel du Pot à l’Eau-de-Vie depuis un siècle et demi, le petit bâtiment blanc et rouge était en piètre état en 1967 quand la Société Duvetnor réussit à convaincre les autorités fédérales de le lui louer plutôt que de le démolir. Après une restauration exemplaire du bâtiment en 1989, la Société Duvetnor ouvrait le site au public et elle y reçoit depuis, 1 200 visiteurs par an; la moitié d’entre eux ont le privilège d’y passer une nuit inoubliable, une expérience fort prisée par les touristes européens qui représentent 35% de ces nuiteurs.
DÉSSAISISSEMENT DES PHARES
Dès le début des années 2000, Pêches et Océans Canada, cherchait à se départir de plusieurs centaines de phares balisant les eaux côtières canadiennes, jugeant que la grande majorité d’entre eux étaient devenus trop coûteux à entretenir et surtout inutiles devant l’essor de la navigation électronique.
Depuis 2008, ce dessaisissement s’effectue d’une manière ordonnée dans le cadre de la Loi sur la Protection des Phares Patrimoniaux (LPPP), laquelle prévoit un processus de désignation des phares présentant un intérêt historique et patrimonial. Déjà désigné Édifice classé du patrimoine fédéral en 1999 grâce aux pressions de Duvetnor, il n’a pas été surprenant que le phare du Pot soit désigné le 11 septembre 2014, phare patrimonial en vertu de la LPPP par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada et par l’agence Parcs Canada mandatée pour voir à l’application de la LPPP.
En postulant pour en devenir propriétaire, la Société Duvetnor a dû déposer une pétition, déposer un plan d’affaires et démontrer qu’elle avait la capacité de protéger le bâtiment et d’en assurer un accès contrôlé au public canadien. Ceci n’a pas été trop difficile puisque c’est là précisément ce que la corporation fait depuis 25 ans : restaurer, protéger et mettre en valeur ce site unique. La prise de possession du phare n’affectera en rien les activités touristiques qui y sont offertes. Les programmes de croisières quotidiennes et de Nuitées au phare offriront toujours aux participants l’opportunité de découvrir un site emblématique dans un tronçon grandiose du Saint-Laurent.
D’autres seront aussi cédés à des groupes ou à des municipalités au cours des prochains mois : entre autres, le phare de Cap Saumon, celui de la Pointe-Mitis et le plus ancien des phares du Saint-Laurent (1809), celui de l’île Verte.
Bien qu’il soit situé face à la ville de Rivière-du-Loup à partir de laquelle on embarque sur les navires de Duvetnor pour s’y rendre, l’archipel du Pot à l’Eau-de-Vie fait partie du territoire municipal de Saint-André-de-Kamouraska.
DUVETNOR
La Société Duvetnor possède depuis 1985, deux des trois îles du petit archipel du Pot à l’Eau-de-Vie, soit le Petit Pot et le Gros Pot (22 ha). La troisième île de l’archipel, l’île du Phare, est désormais partagée entre Duvetnor qui détient maintenant le site de la station du phare (1 ha) et Environnement Canada (EC) qui possède le reste de l’île (7,5 ha) et y a établi une réserve nationale de faune. EC confie à Duvetnor depuis plus d’une décennie la gestion et la surveillance de cette portion de l’île du phare et de plusieurs autres îles du secteur regroupées dans la Réserve nationale de faune des îles de l’estuaire.