Rivière-du-Loup – Le 26 mars dernier, quelques heures avant la publication du dernier budget du gouvernement provincial, Info Dimanche a rencontré deux représentantes du Collectif des Organismes Communautaires de la MRC de Rivière-du-Loup afin de mieux cerner les impacts concrets des mesures d’austérité, tant sur ces organismes que sur la population.

Selon Anaïs Giroux-Bertrand, coordonnatrice de la Corporation de Développement Communautaire (CDC) du KRTB, et Cyd Lamirande, coordonnatrice de la Fédération des personnes handicapées du KRTB, qui ont dressé un portrait inquiétant de la situation, c’est toute la population qui sera affectée.

APPAUVRISSEMENT GÉNÉRALISÉ

« On parle de cibler les mieux nantis, mais dans les faits ce sont les personnes de la classe moyenne et les plus démunies qui seront les plus touchées, ayant moins de ressources pour encaisser les hausses généralisées comme le coût de l’épicerie, de l’électricité, des frais de garderie », soulève Mme Lamirande.

«Dans le cas du communautaire plus précisément, comme 80% des employés sont des femmes, ce sont encore ces dernières qui vont en payer les frais, comme ce sera le cas en santé et en éducation», renchérit-elle.

Cette dernière craint que cet appauvrissement général ne se traduise par une augmentation des situations de détresse dans la population, hausse de suicide, de violence conjugale et plus encore.

LE VISAGE DE LA PAUVRETÉ

«Le visage de la pauvreté change, rappelle Mme Giroux-Bertrand. Maintenant, même des travailleurs ont besoin d’aide. Ça peut être notre infirmière, nos grands-parents, un ami, notre sœur, nous-mêmes.»

Elle cite en exemple pour la région la grande augmentation des demandes d’aide alimentaire d’urgence et du comptoir alimentaire au Carrefour d’initiatives populaires. «Avec 4 $,  plusieurs préfèrent favoriser l’achat de denrées au comptoir alimentaire ou de dépannage, ce qui leur permettent de faire plusieurs repas, plutôt que de prendre un repas à la Bouffe Pop dans la semaine», ajoute-t-elle.

CISSS

Cyd Lamirande indique également que sur le conseil d’administration du Centre Intégré (CISSS) de la région, il n’y aura qu’un seul représentant des usagers pour tout le Bas-Saint-Laurent.

«Cette personne devra connaitre tous les dossiers de l’ensemble du Bas-Saint-Laurent? C’est impensable! C’est encore enlever du pouvoir aux citoyens. Le gouvernement met la hache dans le pouvoir d’influence et de décision des citoyens, limitant ainsi la prise en charge et l’autodétermination des communautés. Les plus beaux exemples sont l’abolition des Conférences régionales des élus et les coupes drastiques dans les CLD, pourtant deux moteurs importants de l’économie régionale. »