Rivière-du-Loup – Face aux mesures d'austérité du gouvernement Couillard, l’incertitude règne tant chez les organismes qui voient le nombre de références venant des CSSS augmenter que de la part des personnes dans le besoin qui se voient dirigées ailleurs pour obtenir des services.

FLOU

« Il y a trop de flou alors que les Centres intégrés (CISSS) doivent entrer en fonction le 1er avril. Présentement, nous ne savons plus à qui nous adresser à cause des nombreux départs à la retraite et des suppressions de postes. Et nous, nous sommes habitués à voguer dans ce milieu. Alors pour monsieur et madame Tout-le-monde, c’est véritablement inquiétant et incompréhensible. Ce sont encore une fois de grands changements faits trop rapidement et mal planifiés, un constat récurrent dans les réformes gouvernementales», résume Mme Lamirande.

«DUMPING»

«Contrairement à ce que laisse entendre le gouvernement, les coupures auront des incidences directes sur les services dispensés à la population, affirme Mme Lamirande. Le gouvernement nous considère clairement comme de la main-d’œuvre à rabais, comptant sur nous pour offrir les mêmes services à moindre coût. Et si nous ne sommes pas capables, faute de financement et de ressources humaines, c’est nous qui aurons l’odieux de dire non à la population.»

«Dernièrement, le CSSS de Rivière-du-Loup nous demandait d’offrir des activités hebdomadaires à la clientèle vivant avec une déficience intellectuelle touchée par la réorganisation de l’offre de service de son centre de jour, ce que nous avons refusé, faute des ressources», ajoute Mary-Ann Stewart, coordonnatrice de l’Association Multi-Défis qui a vu son entente avec le Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et troubles envahissants du développement, représentant une enveloppe de 3 000$, coupée de moitié l’an dernier puis totalement cette année. Pourtant, l’Agence de la santé l’oblige tout de même à dispenser les mêmes services.

COUPURES DE SERVICES

Des coupures de services sont déjà effectives ou à venir sous peu dans la région. Notamment, certains organismes fermeront leurs portes de façon prolongée ou récurrente pour contrer le manque de financement. C’est le cas entre autres de la CDC qui sera complètement fermée pour l’été. « Je serai au chômage pour deux mois», indique Mme Giroux-Bertrand. Le Centre d’Entraide l’Horizon, quant à lui, fermera ses portes une journée par semaine dès l’automne.

«Les mesures d’austérité provoquent de nouveaux besoins auxquels nous ne pouvons pas répondre, même avec toute notre volonté, faute de leviers financiers adéquats. Et ce ne sont ici que quelques exemples. D’autres coupures s’annoncent et tous les domaines sont touchés. Les organismes communautaires représentent le filet social. Ce filet est maintenant fragilisé, voir troué et je crains que de nombreuses personnes passeront dans ces trous», entrevoit Anaïs Giroux-Bertrand.