Rivière-du-Loup – Dix policiers de la Sûreté du Québec ont été décorés lundi par la vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, pour l’opération d’évacuation et de sauvetage qu’ils ont menée lors de l’incendie de la Résidence du Havre à L’Isle-Verte.

La remise a eu lieu à l’occasion de la Journée de reconnaissance policière, à l’École nationale de police du Québec.

La ministre Thériault a remis la Croix de bravoure aux sergents Sébastien Briand et Steve Duguay ainsi qu’aux agents Pascal Éric D’Amours, Simon Dufour, Mathieu Fournier, Steve Guy, Francis Marquis, Dominic Pellerin, Jean-François Pépin et Myriam St-Onge. Le 23 janvier 2014, la détermination et les efforts combinés de ces policiers auront permis de sauver 12 vies.

« L’exceptionnel travail d’équipe de ces policiers a permis de sauver des vies lors d’une tragédie qui a bouleversé le Québec tout entier. Leur bravoure et leur professionnalisme font honneur à leur fonction. Au nom du gouvernement du Québec et de celui de mes concitoyens, je les remercie chaleureusement », a déclaré la ministre Thériault.

Au total, des décorations et des citations ont été remises à 24 policiers et à 5 citoyens aujourd’hui. Rappelons que 125 Croix de bravoure, 307 Médailles pour action méritoire, 33 Médailles de dévouement et 177 Citations d’honneur ont ainsi été décernées depuis 1972.

BRAVOURE

La nuit du 23 janvier 2014, le village de L’Isle-Verte est battu par un fort vent du nord. Le mercure affiche 35 degrés au-dessous de zéro et la poudrerie voile l’horizon. À minuit trente, les policiers de la Sûreté du Québec sont informés qu’un incendie s’est déclaré à la Résidence du Havre. Les sergents Sébastien Briand et Steve Duguay, de même que les agents Pascal Éric D’Amours, Simon Dufour, Mathieu Fournier, Steve Guy, Francis Marquis, Dominic Pellerin, Jean-François Pépin et Myriam St-Onge se dirigent vers les lieux du brasier.

À la sortie de l’autoroute 20, à quelques kilomètres de L’Isle-Verte, les policiers en route s’aperçoivent que le ciel est orangé devant eux, au milieu de la nuit, et qu’une grande colonne de fumée semble envahir le ciel. À cette distance, c’est le village tout entier qui semble brûler. Une fois sur place, les policiers réalisent que les flammes dévorent déjà complètement la partie la plus ancienne du bâtiment.

Les pompiers sont sur les lieux, mais tous les résidents demeurent à l’intérieur. Les policiers se coordonnent rapidement et, décidés, avancent vers le bâtiment pour y entrer. Le son du bois qui brûle et qui craque est assourdissant et l’odeur de la fumée, omniprésente. Les appels à l’aide qui parviennent aux oreilles de ces sauveteurs mettent à rude épreuve leur sang-froid. Le sentiment d’urgence et la volonté de porter secours aux aînés prisonniers de la résidence les animent.

Les policiers font tout en leur pouvoir pour répondre à chacun des appels à l’aide, dans l’espoir de sauver chaque personne. Ils font preuve, tour à tour, d’ingéniosité, de témérité et d’abnégation. Mais plus que toute autre chose, c’est le travail d’équipe qui leur permet d’affronter cette terrible situation.

Ce soir-là, les 10 policiers font face à des tisons de la taille d’un poing, à des couloirs enfumés, et même au danger de mort. Leur tâche est ardue, mais leur détermination est inébranlable. Ils cherchent et trouvent maints résidents. Ils ramènent en sûreté tous ceux qui peuvent l’être, à travers le froid, le vent et la distance qui les sépare du refuge. Aucun effort ne sera ménagé pour protéger ces sinistrés, qui ne portent alors que leurs vêtements de nuit.

Lorsque l’accès au bâtiment devient impossible, lorsque les policiers ne peuvent qu’accepter, le cœur lourd, qu’il s’agit de la fin de l’évacuation, l’heure du décompte arrive. La résolution et les efforts combinés de ces policiers auront permis de sauver 12 vies.