Elle relève le Défi Gratte-Ciel Scott pour ses 2 fillettes décédées
Rivière-du-Loup – Plusieurs personnes de la région ont relevé le Défi Gratte-Ciel Scott en fin de semaine dernière, activité visant à récolter des fonds pour la dystrophie musculaire.
Parmi elles, Marie-Pierre Poirier a gravi à 15 les 1 125 marches des 48 étages de la tour de la Bourse de Montréal, un exploit autant physique qu’émotif pour la femme de 40 ans native de Saint-Pacôme, qui a perdu l’an dernier ses petites jumelles de 2 ans et demi, Ariane et Jasmine, décédées d’une forme de dystrophie musculaire, la leucodystrophie.
Activité de financement pour venir en aide aux personnes atteintes d’une maladie neuromusculaire, le Défi accueille chaque année des policiers, pompiers et paramédics de même que des gens du public.
ÉQUIPE LOUPERIVOISE
Elle faisait partie d’une équipe complétée par trois Louperivois: Yvan L’Heureux, acupuncteur et adepte des défis extrêmes, Mélanie Beaulieu, sergente à la Sûreté du Québec à Rivière-du-Loup et Emmanuel Bédard, programmeur chez Premier Tech. Les quatre comparses ont amassé la somme de 3 700$ pour la cause.
Amie d’enfance d’Yvan L’Heureux, Mme Poirier avoue que la deuxième montée fut la pire de toutes. «Je suis une personne active, mais je dirais que je n’avais pas la tête à m’entrainer à monter des marches au cours des derniers mois, avoue-t-elle. La pire montée, c’est vraiment la deuxième. La première, tu es ‘’crinquée’’, mais pour la seconde, je me suis dit: ‘’Je ne vais pas faire ça pendant quatre heures et demie!’’»
Mais elle a tenu bon et aura finalement fait 15 montées. « Je l’ai fait pour la cause, j’ai décidé d’amasser des sous pour la recherche… si je peux éviter que ce que j'ai vécu arrive à d’autres. » Elle avoue toutefois que ce défi aura été plus difficile au niveau émotif que physique. «De voir les gens atteints de la maladie au rez-de-chaussée, avant d’amorcer une nouvelle montée, ce fut difficile. »
YVAN L'HEUREUX
Même son de cloche pour Yvan L’Heureux, qui était très fier de son amie. «Lorsque tu arrives en bas et que tu vois tous ces gens atteints de dystrophie musculaire, dont plusieurs en chaise roulante… tu te bottes les fesses pour faire une autre montée. »
Yvan a battu son record personnel et a réussi 27 montées des 48 étages, tout ça en cinq heures, un exploit digne de mention.
LEUCODYSTROPHIE
Mère de quatre autres enfants âgés de 6, 12, 14 et 16 ans, Mme Poirier et son conjoint ont reçu le diagnostic final de leucodystrophie le 13 mars 2014 et les fillettes sont décédées au début du mois d’avril 2014, elles chez qui les premiers symptômes étaient apparus environ six mois plus tôt. Cette maladie génétique dégénérative du système nerveux central fait régresser ceux qui en sont atteints. « À partir de deux ans, les filles ont régressé. Elles ont arrêter de marcher, puis de marcher à quatre pattes, arrêter de parler, jusqu’à ne plus manger. On les nourrissait comme si c’était des bébés », raconte-t-elle. Quant à savoir si elle entend répéter son exploit l’an prochain, Mme Poirier se laisse un peu de temps pour y réfléchir. « Il existe aussi d’autres activités-bénéfices, spécifiques à la maladie qu’est la leucodystrophie auxquelles j’entends contribuer », conclut-elle.
DENIS LAUZIER ET FRÉDÉRIC RACINE
En plus de Josiane Lajoie, pompière à la caserne 37 de Dégelis qui participait au Défi, dont l’entrevue était publiée dans la dernière édition d’Info Dimanche, deux autres pompiers de la région étaient sur place. Il s’agit de Denis Lauzier, pompier à la caserne 51 de Trois-Pistoles et Frédéric Racine, pompier à la caserne 52 de Saint-Simon.
« On a gravi les 48 étages de la tour de la Bourse, lui et moi, trois montées en appareil respiratoire et le reste en habit pompier pour un total de 11 montées pour Frédéric et 9 montées pour moi. Ça été une belle expérience qu'on va répéter l'an prochain », nous a confié M. Lauzier.
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