Vétéran de la 2e Guerre mondiale: l’héritage de Léopold Courbron
Rivière-du-Loup – Léopold Courbron, vétéran de la 2e Guerre mondiale et ses deux enfants France et Denis, se sont rendus aux Pays-Bas du 30 avril au 10 mai à l’occasion des célébrations du 70e anniversaire de leur libération par le Canada. Un voyage marqué par l’émotion pour la poignée de vétérans de la guerre qui ont pu s’y rendre.
C’était la première fois que Léopold Courbron remettait les pieds aux Pays-Bas depuis son déploiement avec les Forces armées canadiennes. «J’étais chauffeur-mécanicien dans le Corps royal canadien des ingénieurs électriciens et mécaniciens (RCEME) de l’armée canadienne», se-rappelle-t-il. Léopold Courbron était alors âgé de 20 ans et était resté six mois dans ce pays.
Les membres de la famille Courbron ont également recueilli le témoignage d’une dame nommée Betty qu’ils ont rencontrée à Deventer, leur village d’accueil aux Pays-Bas lors de leur voyage, un récit qui résume les conditions inhumaines des victimes de la guerre.
«Elle avait 8 ans lorsque les Nazis ont envahi son pays en 1940. Elle mangeait des bulbes de tulipe pour survivre et vivait avec la peur que cette guerre fasse mourir tous les néerlandais. Chaque année depuis sa libération en 1945, elle se fait un devoir de remercier les soldats canadiens.»
M. Courbron et quelques autres vétérans ont également eu la chance de rencontrer la reine des Pays-Bas, Béatrix Wilhelmina Armgard d’Orange-Nassau, qui s’est réfugiée à Ottawa de 1940 à 1945. Aucune photo n’a été prise de cet événement pour des raisons de sécurité.
«C’était un voyage très émotif, on était baigné dans l’histoire de ce pays et on les sentait vraiment reconnaissant de l’implication du Canada pour leur pays», a raconté France Courbron.
«À Apeldoorn, une ville des Pays-Bas, les gens parlaient très bien anglais. Chaque vétéran est embarqué dans un véhicule restauré de la 2e Guerre mondiale. On a été reçus comme des rois», raconte Léopold Courbron, en feuilletant l’album photo souvenir que son fils Denis lui a préparé.
Ce dernier a été marqué par sa visite au cimetière de guerre canadien de Groesbeek.
«Ce qui m’a le plus frappé, c’est l’âge des soldats qui était inscrit sur les tombes, c’était tous des jeunes de 19-20 ans, ce n’est pas vieux pour aller au front», a constaté Denis Courbron, avec désolation.
SECONDE GUERRE MONDIALE
Dans les derniers mois de la 2e Guerre mondiale, les Forces canadiennes ont eu la tâche de libérer la Hollande de l’occupation nazie. De septembre 1944 à avril 1945 le Canada a combattu l’armée allemande pour retrouver le contrôle du port d’Anvers afin d’acheminer la nourriture au pays.
Plus de 7 600 soldats canadiens sont morts en Hollande lors de ces opérations. Le plus gros cimetière de guerre au pays est le Groesbeek Canadian War Cemetery près de la ville de Nimègue, qui regroupe les tombes de 2 300 Canadiens morts au combat.
Les Néerlandais se souviennent des Canadiens comme des libérateurs et des sauveteurs qui les ont sortis de la famine et de la maladie. Chaque année depuis la guerre, les Pays-Bas envoient des milliers de tulipes à Ottawa pour remercier le Canada de son sacrifice.
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