La relève agricole québécoise pourra-t-elle nourrir le Québec?
Rivière-du-Loup - La relève agricole québécoise a déposé aujourd'hui au ministre de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Pêcheries son mémoire sur ses aspirations et ses besoins pour nourrir le Québec de demain.
Un défi que les jeunes agriculteurs sont prêts à relever. Venus aujourd'hui des quatre coins du Québec, plus de 300 d'entre eux se sont rassemblés au cœur de Montréal afin de sensibiliser la société et le gouvernement sur les barrières qu'ils doivent surmonter pour y parvenir.
8 000 AGRICULTEURS N'ONT PAS 40 ANS
Le Québec compte 8 000 agriculteurs de moins de 40 ans, un nombre qui en étonne plusieurs. Œuvrant dans les productions traditionnelles ou émergentes, la relève est non seulement plus nombreuse que dans le reste du Canada, mais également plus spécialisée, plus féminine et génère des revenus plus élevés. Cependant, de nombreuses problématiques mettent en danger la pérennité de l'agriculture québécoise et il est urgent pour le gouvernement d'agir.
« Il se perd plus de 5 fermes par semaine au Québec, mais nous avons près de 1000 diplômés dans le secteur de l'agriculture chaque année. Nous devons trouver des solutions afin de rendre l'agriculture accessible aux jeunes », affirme Pascal Hudon, président de la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ).
Un sondage B.I.P réalisé auprès de 700 jeunes agriculteurs, révèle que la jeune génération aspire à être maître de son entreprise et de ses actifs, ainsi qu'à pratiquer l'agriculture à temps plein, tout en y associant des valeurs environnementales et sociales fortes.
DIFFICILE D'ACCÉDER AUX TERRES
Les barrières à l'établissement des entreprises agricoles sont nombreuses. Notamment, l'accès aux terres, dont la valeur ne cesse d'augmenter, dépassant ainsi très largement leur potentiel agronomique. La transférabilité des fermes devient donc très limitée, voire impossible dans certaines régions du Québec et pour certains secteurs agricoles.
La financiarisation des actifs agricoles amène de nouveaux joueurs avec lesquels les jeunes ne peuvent concurrencer. Ils doivent aussi composer avec la nordicité du climat, alors que la mondialisation vient mettre encore plus de pression sur les marchés agricoles.
En complément des outils de mise en marché collective et des programmes de sécurité du revenu, la FRAQ propose donc des mesures stratégiques et spécifiques à la relève. Essentiellement, il faut faciliter l'accès des jeunes à la terre, bonifier et adapter les aides existantes aux nouvelles réalités de l'agriculture et inciter la génération cédante à planifier à l'avance le transfert à la génération suivante.
« Éduquée, entrepreneuriale et impliquée dans son milieu, la relève est prête à remplir les assiettes des Québécois, et nous devons tous en être fiers. Il faut cependant qu'on lui donne davantage les moyens d'assurer son rôle nourricier et de contribuer au développement économique et social de nos régions », commente Marcel Groleau, président général de l'Union des producteurs agricoles.
1 commentaires
Les projets de banque de terre c'est génial, les cld, sadc, le fira, tous des organismes qui respect ce qu'il prône. Je crois que si la fadq en ferait de même, il y aurait tout un changement pour l'agriculture de demain.
Merci.