Jonathan Plante témoigne de l'accident qui l'a rendu paraplégique
Rivière-du-Loup – Le charpentier-menuisier Jonathan Plante a raconté en détail l’accident de travail qui l’a cloué à un fauteuil roulant devant plus de 750 jeunes du secondaire et de la formation professionnelle le mardi 20 octobre au Centre culturel Berger de Rivière-du-Loup.
Le 12 mars 2007, Jonathan Plante s’est servi d’une planche étroite et glacée comme rampe d’accès afin de construire le toit d’une résidence. Comme c’était courant il y a huit ans, il n’a pas pris le temps de s’attacher et d’évaluer les risques liés à cette prise de décision.
«Je tenais un fil d’extension dans une main et dans l’autre une boite de clous. J’ai lancé le fil et échappé la boite. J’ai tenté de la rattraper et j’ai perdu l’équilibre», a-t-il raconté.
PARAPLÉGIQUE
Il a fait une chute d’environ 15 pieds sur le dos qui a sectionné sa moelle épinière en deux. Le diagnostic a été clair : paraplégie. «Je me disais que ceux qui tombent, ce sont ceux qui ont peur et dont les genoux claquent ensemble. Ce n’était pas moi», a-t-il avoué.
Ce matin-là, lui et ses collègues ont voulu sauver 10 minutes en négligeant la construction d’une rampe sécuritaire afin d’atteindre le toit de la résidence. Il en paie encore le prix, huit ans plus tard.
SENSIBILISER LES JEUNES
Cet accidenté du travail souhaite sensibiliser les jeunes à la prise de risques lors de leur travail, en collaboration avec la Commission de la santé et sécurité au travail (CSST). En témoignant sur la scène devant les jeunes, il souhaite avant tout allumer des lumières chez eux et les amener à réfléchir avant de poser des gestes qui pourraient avoir des répercussions à long terme.
«Quelque part, chaque règlement de la CSST est écrit avec du sang. Imaginez tout ce que vous avez de plus précieux, ça ne tient qu’à un fil. Vos actions déterminent si ce fil va lâcher ou tenir», a complété Jonathan Plante.
Ce dernier a reçu une ovation après un témoignage dynamique et sans filtre, passant en revue toutes les répercussions que cet accident ont eu sur sa vie, mais aussi sur celle de ses proches.
Selon les statistiques de la CSST, chaque jour au Québec, 29 jeunes de 24 ans et moins sont victimes d’un accident de travail. En 2014, plus de 11 000 jeunes ont été accidentés et six jeunes ont perdu la vie au travail.
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