Comment vivre avec 308 $ par mois?
Dégelis – «Comment vivre avec 308 $ par mois? C’est impossible!», a mentionné Fanny Pilon, porte-parole du Regroupement des assistées sociales et assistés sociaux du Témiscouata (RASST) faisant allusion à une mesure punitive que l’on retrouve dans le projet de loi 70, Objectif-emploi.
Cette nouvelle réglementation proposée par le ministre du Travail, Sam Hamad, fera l’objet d’une consultation en commission en janvier prochain. «C’est un programme obligatoire de 12 à 24 mois. Tous les nouveaux demandeurs d’aide sociale sans contrainte devront aller travailler sans limite de distance et c’est le ministère qui va décider. L’aide sociale accorde aux nouveaux demandeurs 616 $ par mois et s’ils refusent de s’éloigner dans le cadre de cette mesure, ils recevront 308 $ par mois. C’est un grand changement au niveau de l’aide sociale», a expliqué Mme Pilon à propos de cette mesure qu’elle qualifie de «punitive».
«Des attaques répétées aux personnes les plus pauvres» - Fanny Pilon
«Les personnes qui arrivent à l’aide sociale ont souvent vécu quelque chose de difficile. À chaque mesure punitive, on voit des problèmes sociaux, de santé mentale et physique. À chaque changement de gouvernement, il y a des coupures pour les assistés sociaux. Il n’y a pas 100% d’emplois, c’est comme inévitable que des gens se retrouvent sur l’aide sociale», a poursuivi la porte-parole du RASST.
REGARD GLOBAL
Mme Pilon a présenté un regard global de l’assistance sociale au Témiscouata. «Quelque 60% des gens considérés aptes au travail par le ministère ne le sont pas. Ceux qui sont vraiment aptes au travail rentent moins de deux ans sur l’aide sociale», a indiqué Fanny Pilon.
Concernant les gens qui ne sont pas aptes au travail, ils reçoivent 130 $ de plus par mois s’il s’agit de contraintes temporaires (1 à 3 mois). Dans le cas de contraintes sévères, à long terme, ces personnes bénéficient de 935 $ par mois. On parle ici d’un handicap sérieux ou de problèmes de santé mentale sérieux également.
DEPUIS 31 ANS
Le Regroupement des assistées sociales et assistés sociaux du Témiscouata existe depuis 31 ans. Ce groupe rassemble les personnes assistées sociales et à faible revenu. Il couvre un grand territoire soit 19 municipalités et près de 9 000 personnes (40%) vivent d’un maigre revenu. «Les demandes sont de plus en plus grandes et nous aussi nous coupons nos heures de travail», ajoute la porte-parole.
L’organisme passe donc le message que les conditions actuelles sont très difficiles et qu’il n’a pas la capacité financière pour répondre convenablement aux situations de crise qui se présentent. Les coupures dans le réseau de la santé et dans les centres locaux d’emploi créent encore plus de demande de toutes sortes.
Dans le cadre d’une riposte du milieu communautaire, le RASST se joint au mouvement d’opposition aux mesures d’austérité et organise deux journées de sensibilisation le 1er et 2 décembre au local du RASST à Dégelis. Le financement des groupes communautaires et le projet de loi 70 seront au cœur des discussions.
12 commentaires
Une autre mesure destinée à vider les régions.
C'est gaspiller l'énergie du monde de faire des projets de lutte contre les pauvres. Il n'y a pas d'emploi pour tout le monde même si on le voudrait. Dans le futur, le taux d'occupation pour un emploi sera encore plus réduit avec les robots, la technologie, etc...
Oubliez jamais que ce filet social assure un minimum a tout le monde et fait que nous pouvons vivres dans un des endroit les plus sécuritaire de la planete. La ou ce filet social n'existe pas, la pauvreté et le crime deviennent incontrolable