Rivière-du-Loup – Gaétan Gamache, maire de la Ville de Rivière-du-Loup, a rencontré les journalistes mercredi après-midi pour commenter le rapport sur la gestion du centre culturel, un document qui ne contient rien de très spectaculaire mais qui donne du temps aux organismes partenaires pour élaborer un nouveau modèle de gestion.

« Nous confions de l’argent des citoyens pour la gestion du centre culturel et nous avons eu plusieurs alarmes », a souligné le maire pour justifier la réalisation de cette enquête dont l’objectif est de proposer des solutions afin de revoir le modèle d’affaires et de gouvernance.

« Nous sommes en mode solution. Il y aura un comité de travail qui aura à définir un modèle très précis; tout est sur la table », a mentionné M. Gamache. Cette analyse commandée par la Ville de Rivière-du-Loup a couté 5 000 $. Le mandat a été confié à Claude Dubois, expert-conseil en stratégies et développement des organismes.

« Au total et en considérant, les frais assumés par la Ville et le Cégep, la Corporation bénéficie d’une aide financière directe et indirecte se situant entre 130 000 et 150 000 par année, sans considérer que l’absence de frais pour l’utilisation de la salle représente aussi un apport non négligeable pour la corporation », peut-on lire dans le rapport.

NOMBRE DE SPECTACLES

On lit dans le rapport du consultant que la croissance des revenus est inférieure à celle des dépenses et que « le volume d’activités dépasse possiblement la capacité du milieu, de l’organisme et de ses bailleurs de fonds, il y a de beaux projets, originaux, mais les objectifs sont beaucoup trop ambitieux. La diffusion de plus de 120 activités en 2013-2014 dépassait nettement la cible nécessaire au maintien d’un statut de diffuseur majeur (entre 40 et 50 spectacles professionnels/année). »

Le rapport souligne également des aspects positifs : « Malgré les circonstances, le diagnostic organisationnel souligne la croissance exceptionnelle de la Corporation depuis l’arrivée d’une nouvelle direction générale. Le rayonnement  et l’impact économique du centre culture, l’offre diversifiée en fait un diffuseur majeur et récompensé pour son audace par ses pairs. Le rapport précise que sur certains aspects les mécanismes d’opérations sont exemplaires en matière d’organisation; plan d’encadrement du personnel, effort de commandite, diversification de l’offre, etc.»

Cette performance a cependant eu des répercussions : « Cette croissance accélérée a toutefois fait en sorte que la Corporation est maintenant en situation de déficit accumulé, les dépenses ayant augmenté plus vite que les revenus. »

LA SUITE

La Corporation et la Ville tentent depuis quelques mois d’établir les bases d’une nouvelle entente dans un contexte budgétaire difficile pour les deux organisations. M. Dubois propose de « ratifier l’entente intervenue entre la Ville et la Corporation pour une période transitoire d’un an et de sursoir à la modification des règlements généraux, et ce pour la durée de la période transitoire au cours de laquelle un ensemble d’actions devront être entreprises. Mettre en place un comité de gouvernance formé d’au moins un représentant des trois institutions partenaires qui aura comme mandat : de proposer au conseil d’administration avant la fin de l’année financière actuelle de l’organisme, un modèle de corporation plus ouvert et plus représentatif de la dynamique culturelle locale et régionale; de développer un cadre administratif qui met l’accent sur les meilleures pratiques d’affaires, dans la perspective d’un développement viable, durable et dans les limites de la capacité financière de chacune des parties impliquées. (…); proposer des limites aux pouvoirs dévolus au directeur général, au président, aux membres de l’exécutif et aux membres des comités consultatifs et définir les règles pour encadrer la prise de décision. »

Claude Dubois conclut en proposant une solution de dernier recours : « Dans l’éventualité où cette démarche ne donne pas les résultats recherchés, la Ville et le Cégep devront considérer sérieusement l’option de reprendre le contrôle de la Corporation le temps d’apporter les modifications nécessaires à la bonne marche des affaires. »

RÉACTION DE RIVIÈRE-DU-LOUP EN SPECTACLES

Rivière-du-Loup en spectacles a réagi à la suite du dévoilement du rapport : « Rivière-du-Loup en spectacles se concentre maintenant sur la recommandation principale dudit rapport, qui fait état de l’importance d’établir un protocole d’entente et une reddition de compte clairs et précis entre les parties. La présentation officielle du rapport, commandé par la Ville, a été faite par le consultant M. Claude Dubois mercredi dernier le 13 janvier, en présence des administrateurs de Rivière-du-Loup en spectacles, d’un représentant du Cégep, du maire et de fonctionnaires municipaux. La priorité est aujourd’hui de participer au comité de travail qui permettra d’en arriver à une entente. »