Les acériculteurs de la région réagissent au rapport Gagné
Rivière-du-Loup – Le rapport Gagné proposé au MAPAQ sur la réforme du système actuel de production de sirop d’érable sème la grogne chez les producteurs acéricoles de la région et de partout au Québec.
Mardi, près de 250 membres du Syndicat des producteurs acéricoles du Bas-Saint-Laurent/Gaspésie sont montés à Québec participer à une manifestation organisée par la Fédération des producteurs acéricoles qui regroupe 7 300 des 13 000 acériculteurs au Québec.
Commandé par Québec et appuyé par le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, Pierre Paradis, le rapport Gagné recommande entre autres de laisser les producteurs faire eux-mêmes leur mise en marché sans passer par la FPAQ.
Le vice-président du syndicat régional des acériculteurs, Roberto Landry, de Biencourt, s’enflamme contre les conclusions de ce rapport qu’il qualifie de « bidon de a à z ».
M. Landry prenait part samedi matin à Témiscouata-sur-le-Lac à une rencontre de maires du Témiscouata et d’acériculteurs en présence du député et ministre Jean D’Amour.
« L’ensemble des producteurs sont en furie contre ce rapport qui veut nous ramener en arrière, avant la période d’établissement des quotas par la fédération. On nous prend pour des zinzins. Je n’ai pas envie de sacrifier mon entreprise pour une bande de hors-la-loi. »
RAPPORT BIAISÉ
La crainte de Roberto Landry et de ses pairs face au rapport Gagné est de devoir sacrifier de nombreuses années au développement de l’industrie acéricole au Québec au bénéfice d’un groupe infime de producteurs qui exerce une grande influence sur le ministre Paradis. « On veut vendre du sirop au noir comme on le faisait dans les années 1980 et 1990. On veut tout abolir ce qu’on a réalisé depuis 20 ans. La FPAQ nous donne un bon encadrement. Un sondage effectué au printemps de 2015 indiquait que 75 % des producteurs acéricoles étaient satisfaits de la FPAQ. »
M. Landry indique qu’on a rappelé au député D’Amour samedi dernier que son gouvernement a été élu en avril 2014 avec 41 % des suffrages exprimés, donc que 59 % des électeurs n’avaient pas voté pour son parti.
Alors en campagne électorale, M. D’Amour était venu à Dégelis accompagné de son chef Philippe Couillard qui avait rencontré une cinquantaine de citoyens et à qui il avait promis un gouvernement qui ferait une large place aux régions...
« Samedi, nous avons demandé à Jean D’Amour s’il était un homme de région ou un homme de parti. Il a répondu qu’il était un homme de région ! »
Roberto Landry n’y va pas avec le dos de la cuillère quand il affirme que le printemps 2016 pourrait être un autre « Printemps Érable ».
Le vice-président du Centre d’encadrement technique en acériculture de l’Est du Québec, Sylvain Patry, ajoute pour sa part que la disparition des quotas entrainerait l’industrie dans de graves difficultés à moyen terme. « Plus de contingentement, plus de financement ! » Il se fait lapidaire. « Florent Gagné a dit ce que le ministre voulait entendre. »
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