Rivière-du-Loup – La situation de l’atelier de menuiserie communautaire de Rivière-du-Loup et sa restriction aux hommes de 50 ans a pris une ampleur démesurée, estime la Ville de Rivière-du-Loup. Le débat est revenu dans l’actualité mercredi, puisqu’il a été révélé qu’une plainte avait été déposée à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. 

Selon une information confirmée par la Ville de Rivière-du-Loup, une femme, que l’on ne peut identifier pour des motifs de confidentialité, a récemment formulé une plainte à la Commission puisqu’elle juge discriminatoire de réserver l’atelier uniquement aux hommes et n’accepte pas de ne pas pouvoir en faire partie.

L’histoire a été abordée au national, notamment à l’émission matinale de Paul Arcand au 98,5 à Montréal, hier matin. «Cette situation dérive un peu, c’est un faux débat. L’objectif a toujours été de cibler une problématique bien réelle chez plusieurs hommes de la région. C’est évident qu’on ne souhaite pas brimer la liberté de qui que ce soit», a réagi Benoît Ouellet, directeur du Service des loisirs, culture et communautaire.  

OUVERTURE 

Selon M. Ouellet, la Ville a reçu «deux ou trois» commentaires de femmes signifiant leur désaccord avec la formule uniquement masculine de l’atelier. L’une de ces femmes, l’auteur de la plainte, les avait d’ailleurs avertis avant Noël qu’elle prendrait la voie juridique pour faire valoir son point.

Si l’on admet que la plaignante était dans son droit, la Ville se désole de l'intransigeance affichée alors qu’une solution inclusive était priorisée. 

«Nous sommes conscients que d’un point de vue légal, puisque le projet est porté par la Ville, la restreinte aux hommes est dite discriminatoire, alors nous étions ouverts à aller de l’avant avec elle. Nous lui avons demandé de nous laisser du temps. (...) C’est notre objectif d’ouvrir dès cet automne des plages disponibles pour les femmes ou pour les plus jeunes», a admis M. Ouellet. 

PROBLÉMATIQUE RÉELLE

C’est le 15 mai dernier que la Ville de Rivière-du-Loup a inauguré le projet d’atelier de menuiserie au sous-sol de l’Entre-Jeunes sur la rue Frontenac. Évoqué depuis 2008 par des citoyens et des acteurs du milieu louperivois, cet espace a été créé pour offrir aux hommes un lieu pour se retrouver entre eux. Un lieu propice à la discussion et aux rencontres. Un lieu qu’ils ne possèdent peu ou pas ailleurs. 

«Il y a un réel problème de solitude chez les hommes et comme le vice-président du comité, Alain Courcy l’a mentionné mercredi, ce n’est pas en se regardant le blanc des yeux devant un café qu’ils se dévoilent.» La menuiserie, dit-il, n’a toujours été qu’un prétexte pour faciliter les échanges, pour les amener à se parler.