Rivière-du-Loup – La commission d'enquête du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) donne son aval au projet de parc éolien Nicolas-Riou puisqu’il a été jugé acceptable aux plans économique, social et écologique. Cette décision a été rendue publique le 23 février. 

Néanmoins, sa conception en vase clos et la consultation des décideurs locaux n'ont pas atténué les inquiétudes des résidents. La Commission considère que la population touchée a bénéficié d'une politique d'information minimale. «On ne partage pas ce point de vue. Des consultations publiques ont eu lieu en continu depuis 2012. Une rencontre particulière a eu lieu en 2014 avec les citoyens», a rappelé Michel Lagacé, représentant des partenaires publics d’Énergie Éolienne Bas-Saint-Laurent.

RÉACTION DU PRÉFET

Le préfet de la MRC des Basques, Bertin Denis, s’est réjoui de l’entente entre les différentes MRC et municipalités impliquées dans ce projet. «Je suis extrêmement content de la vitesse à laquelle le rapport a été déposé», a-t-il commenté.

Une réponse était attendue de la part du BAPE d’ici la fin du mois de mars. Il espère par ailleurs que le parc éolien Nicolas-Riou agisse comme un détonateur économique dans la région. «Il faut réveiller le géant endormi qu’est la MRC des Basques», a-t-il imagé. La collectivité impliquée dans ce projet se partagerait un investissement de 75 millions et des bénéfices annuels nets de 5,5 millions au prorata de leur valeur foncière.

PERTE DE VALEUR

Par ailleurs, la Commission estime que les résidants les plus rapprochés des éoliennes subiront une perte de la valeur paysagère de leur milieu de vie, ce qui justifierait que le promoteur évalue la possibilité de déplacer les éoliennes les plus rapprochées des 4e et 5e rangs de Saint-Mathieu-de-Rioux.

INQUIÉTUDES

Le Club de chasse et de pêche Appalaches a manifesté des inquiétudes sur la pérennité du cheptel d'orignaux de son territoire. La Commission mentionne que le gouvernement aurait avantage à vérifier comment se comporte une population d'orignaux pendant et après la construction prévue au printemps 2016.

Enfin, la Commission s'étonne du fait que l'étude d'impact ait été jugée conforme à la directive et aux exigences d'une évaluation publique alors qu’on n’y trouvait aucune caractérisation, bilan précis des pertes en milieux humides ni les mesures d'atténuation envisagées.

Le mandat d'enquête et d'audience publique a débuté le 28 septembre dernier. La Commission d'enquête, chargée de l'examen du projet, était sous la responsabilité de Louis-Gilles Francoeur.

Michel Lagacé s’attend à la préparation du décret gouvernemental et une approbation du projet de la part du Conseil des ministres d’ici la fin du mois de mars.

LA DISPONIBILITÉ DU RAPPORT

Le rapport d'enquête et d'audience publique sur le Projet de parc éolien Nicolas-Riou dans les MRC des Basques et de Rimouski-Neigette est disponible à l'adresse www.bape.gouv.qc.ca.

NICOLAS-RIOU

Le projet de parc éolien Nicolas-Riou fait partie du 4^e appel d’offres lancé par Hydro-Québec Distribution en décembre 2013 pour obtenir un bloc d‘énergie éolienne d’une puissance installée de 450 MW, dont 300 MW réservés aux régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.

Au total, 69 éoliennes seraient implantées sur les terres publiques de la MRC des Basques, dont 49 dans le Territoire non-organisé Lac-Boiscouscache, 8 dans la municipalité de Saint-Mathieu-de-Rioux et 5 dans celle de Saint-Médard. Les 6 autres seraient situées sur les terres privées de la municipalité de Saint-Eugène-de-Ladrière, dans la MRC de Rimouski-Neigette. Le parc éolien Nicolas-Riou serait d’une puissance installée de 224,5 MW, ce qui en ferait le plus important parc communautaire au Québec.