Oléoduc Énergie Est
Québec dépose une injonction contre TransCanada
Rivière-du-Loup - Le gouvernement du Québec s’est tourné vers les tribunaux le mardi 1er mars afin d’obliger TransCanada, promoteur du projet d’Oléoduc Énergie Est, à se conformer à la Loi sur la qualité de l’environnement.
Le ministre du Développement durable et de l'Environnement, David Heurtel, a confirmé qu’une requête en injonction visant TransCanada PipeLines et Oléoduc Énergie Est a été déposée. Québec tente ainsi de faire en sorte que l’albertaine respecte la procédure québécoise d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement prévue à la Loi sur la qualité de l'environnement (LQE).
Le ministre Heurtel a précisé que la requête ne devait pas être perçue comme un jugement «pour ou contre» le projet, mais comme un désir de faire respecter les lois et règlements de la province. Ce dernier a rappelé que Québec a demandé à maintes reprises à TransCanada, notamment dans des lettres datées du 18 novembre 2014 et du 2 décembre 2014, que son projet d’oléoduc soit assujetti à la LQE.
À l’époque, David Heurtel avait indiqué que l'entreprise devait aussi déposer sans délai, auprès de son ministère l'étude d'impact sur l'environnement de la portion québécoise de son projet. Ces lettres sont demeurées sans réponse.
«J'ai indiqué très clairement à TransCanada PipeLines qu'elle devait déposer un avis de projet pour Énergie Est et, devant son inaction, le gouvernement agit. C'est non seulement une question de respect, mais également une question d'équité pour l'ensemble des entreprises qui veulent faire affaires au Québec », a déclaré le ministre Heurtel.
BAPE
C’est du 7 au 17 mars qu’aura lieu la première partie des audiences du BAPE concernant le projet Oléoduc Énergie Est. Si les séances ont lieu à Lévis, trois salles satellites, dont une située à La Pocatière, permettront aux citoyens d'intervenir directement avec la commission, et ce, par visioconférence.
Le rapport du BAPE contribuera à la réflexion pour élaborer la position défendue par le gouvernement aux audiences de l'ONÉ. La décision de l'organisme fédéral doit être rendue en juillet 2018.
PROJET
Le projet de pipeline de TransCanada prévoit la réalisation d’un oléoduc de 4 600 km dans lequel circulerait 1,1 million de barils de pétrole par jour de l’Alberta et la Saskatchewan vers les raffineries de l’est du pays et un terminal pétrolier à construire au Nouveau-Brunswick.
4 commentaires
Vous avez raison. Ça semble bien parti mais avec ces visages à deux faces il faut se méfier et rester vigilant.
Ensuite, la sensibilisation au niveau de la population et des élus municipaux s'est faite de manière efficace et le lien de cause à effet direct entre la construction d'un gros oléoduc et l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre dans un contexte de changements climatique s'est fait dans l'esprit de plus en plus de citoyens. L'opposition de maires et de mairesses courageux culminant par la prise de position des maires de la région montréalaise ont fait sentir clairement que le projet de TransCanada ne passera pas à à n'importe quel prix et que les retombées pour le Québec et la planète n'en valent pas les risques, d'autant plus que l'économie pétrolière du Canada nuit aux exportations et à l'économie québécoise.
Nous attendons toujours de voir avec quelle fermeté le gouvernement Trudeau imposera à l'Office National de l'Énergie de défendre sérieusement notre écosystème.
Puis enfin le Parti Libéral du Québec prend aussi position pour faire respecter nos lois, ce qui est la moindre des choses mais reste quand même surprenant de la part d'un parti politique qui donne littéralement nos ressources aux exploitations étrangères dans le grand nord.
Il reste donc le BAPE et l'ONÉ à passer et gageons que TransCanada n'en est pas à sa dernière offensive. Du moins, on pourra dire à ceux qui se sont déclarés vaincus d'avance qu'ils avaient tort de capituler avant de se battre et qu'il à été possible de se construire un rapport de force qui bénéficiera à la planète ainsi qu'à l'économie manufacturière québécoise.