Les Producteurs de lait du Bas-Saint-Laurent en route vers Ottawa
Le président des Producteurs de lait du Bas-Saint-Laurent, Gabriel Belzile se rendra à Ottawa en tracteur le 1er juin afin de demander au gouvernement de respecter ses engagements dans le dossier de l’importation de lait diafiltré.
Il sera accompagné de nombreux autres producteurs qui parcourront le chemin reliant Québec à la Chambre des communes à Ottawa en empruntant les routes secondaires. Une manifestation y est par ailleurs prévue le 2 juin. Les producteurs souhaitent ainsi garantir l’avenir de la gestion de l’offre.
NORMES CANADIENNES
Les normes canadiennes concernant la composition des fromages prévoient une limite à l’ajout d’ingrédients laitiers qui ne proviennent pas directement du lait. Le lait diafiltré est classé comme ingrédient laitier par l’Agence des services frontaliers, et exempté de tarifs. Une fois ce produit entré au Canada, l’Agence canadienne d’inspection des aliments le considère comme du lait. La Fédération de l’UPA estime qu’il s’agit d’une manière, pour les exportateurs, de contourner les normes établies.
PERTES
En 2015, les producteurs laitiers canadiens ont perdu 220 M$ de revenus en raison de ce flou concernant les importations. «Sur ma ferme, on a calculé 12 800$ de pertes annuelles en moyenne. Je n’ai pas une énorme ferme, c’est une ferme familiale», a précisé Gabriel Belzile.
Il souligne que ceux qui en souffrent sont les producteurs, mais aussi toute l’industrie qui les soutient, puisqu’ils n’ont plus la capacité d’investir dans leurs entreprises. «Dans le dossier diafiltré, on ne demande pas un sou, on veut que le gouvernement respecte ses propres règles à la frontière et à l’Agence canadienne d’inspection des aliments. On souhaite que le produit ne change pas de nom entre les deux», rappelle M. Belzile.
ACCORDS ÉCONOMIQUES
L’agriculture est une forme d’économie structurante pour la région du Bas-Saint-Laurent. Plusieurs producteurs accumulent cependant les pertes depuis plusieurs mois, et s’inquiètent de l’entrée en vigueur des ententes de libre-échange du Partenariat transpacifique (PTP) et de l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne. Les pertes en vente de lait de ces deux accords entrainerait des pertes d’environ 400 M$ par année, selon les Producteurs de lait du Québec.
«Je suis un producteur laitier aussi. J’ai l’équivalent des pertes de Gabriel Belzile. Ça représente des produits que l’on vend moins, ce sont des projets qui retardent, des prêts qui s’étirent et moins d’achats», souligne le président de la Coopérative Dynaco et maire de Mont-Carmel, Denis Lévesque.
Trois autobus ont été mobilisés pour transporter les producteurs de la région vers Ottawa. Le président des producteurs de lait du Bas-Saint-Laurent espère être en mesure d’en emmener environ 150 pour la manifestation.
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Ça va être lait !