Coupes dans les services au CISSS: les rumeurs démenties
Le Centre intégré de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent (CISSS) a démenti formellement les informations de fermeture de blocs opératoires, de salles d’urgence et d’obstétrique sur son territoire par voie de communiqué le 9 juin.
«Ces affirmations sont totalement fausses et induisent la population en erreur en plus de semer de l’inquiétude auprès des 8 000 employés du CISSS», peut-on y lire. Le 15 juin, une rencontre du CISSS du Bas-Saint-Laurent aura lieu à Saint-Pascal concernant l’adoption du prochain budget pour l’année 2016-2017, et les différentes mesures qui seront mises en place.
CRAINTES
Sylvain Lirette, directeur du conseil d’administration de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), craint que ce ne soient adoptées des mesures de compressions et des coupes de services comme passe une lettre à la poste. « Elles seront présentées, mais sont déjà connues du ministre Gaétan Barrette et du CISSS, je présume. On coupe dans le gras et on le ressent à l’interne», affirme-t-il.
L’APTS avait avancé que des blocs opératoires pourraient fermer dans les plus petites MRC du Bas-Saint-Laurent, notamment au Témiscouata et à la Pocatière. «Des coupes de services comme celles-là, ça signifie qu’il ne serait plus possible d’accoucher dans les plus petites MRC. En cas d’accident, les gens seraient dirigés vers les centres hospitaliers de Rimouski et Rivière-du-Loup. Combien vaut une vie au Témiscouata comparativement à Longueuil?», a-t-il soulevé. Il craignait également pour les travailleurs forestiers de cette région, qui doivent avoir un accès rapide à des services d’urgence pour être assurés.
POHÉNÉGAMOOK
La population avait dû se mobiliser en 2010 afin de conserver le point de service de Pohénégamook, avec l’implication des maires, du comité Action Mobilisation et de la MRC. «On nous dit que ce n’est pas un établissement qui est rentable. On ne gère pas une usine, on gère la vie des humains !», s’est emporté Sylvain Lirette.
Louise Lemieux du Comité de la santé du Transcontinental est également inquiète pour la sauvegarde des services au CLSC de Pohénégamook. «Les gens du CISSS nous disent qu'ils ne fermeront pas, mais ils veulent toucher au service sur 24 heures de l'urgence. Sans service de chirurgie en tout temps à Notre-Dame-du-Lac, il n'est pas possible d'y avoir de l'obstétrique, advenant le cas d'une césarienne lors d'un accouchement», a-t-elle soulevé.
RÉACTION POLITIQUE
Du côté du député de Rivière-du-Loup-Témiscouata Jean D’Amour, ce dernier a refusé de commenter. «On regarde le dossier. Quand le budget sera officiellement déposé, nous serons en mesure de faire des commentaires. Pour le moment, il ne s’agit que de rumeurs», a précisé son attaché de presse, Marc Lapointe. Il confirme cependant que des discussions ont eu lieu avec la présidente-directrice générale du CISSS du Bas-Saint-Laurent, Isabelle Malo et le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette.
En juillet 2015, le CISSS avait annoncé qu’il devait obligatoirement réduire son budget de 17,2 M$ avant le 31 mars 2016. Il comptait notamment «poursuivre la révision de la gouvernance du réseau, accroitre la performance des achats en commun et revoir la pertinence des soins et des services en santé physique, les différents contrats et proposer une meilleure organisation du travail.»
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