Une rencontre marine inusitée à Trois-Pistoles
Le 29 juillet, les chercheurs Michel et Simon Moisan du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) à bord du bateau le Bleuvet ont vécu une rencontre hors du commun près de Trois-Pistoles. Ils ont observé un narval intégré dans un groupe de plus d’une soixantaine de bélugas.
«C’est un mammifère qui vit habituellement dans le cercle Arctique. Il est de la même famille que les bélugas. Le jeune mâle nageait avec les autres bélugas», précise Robert Michaud, président du GREMM.
Le narval est un peu plus foncé et possède une défense d’environ 40 cm. Il semblait par ailleurs adopter le même comportement que les bélugas. Le narval vit habituellement près du Groenland, de la Norvège et de la Russie. En hiver, la population de cette espère migre vers la région de la baie de Baffin et du détroit de Davis.
Il s’agit d’un cas exceptionnel d’en observer dans l’estuaire du Saint-Laurent. Seulement un autre cas avait été observé en aout 2003 lors d’un survol aérien dans le secteur de Tadoussac.
Un autre évènement est survenu quelques jours plus tard. Cette fois, le GREMM a dû intervenir pour effectuer le sauvetage d’un béluga dans le secteur de Métis-sur-Mer.
SAUVETAGE DE BÉLUGA
Urgences Mammifères Marin a reçu un appel de témoins le 31 juillet en avant-midi concernant un jeune béluga qui s’était échoué sur une plage à Métis-sur-Mer. Véronique Lesage, chercheuse pour Pêches et Océans Canada s’est rapidement rendue sur place pour prodiguer les premiers soins à l’animal, à l’abri du soleil.
«Carl Guimont de FILMAR l’a transporté dans son véhicule de Métis-sur-Mer à Rivière-du-Loup. On a ensuite chargé le petit passager sur le bateau de recherche le Bleuvet», raconte Robert Michaud, directeur du GREMM.
Les chercheurs ont finalement localisé un groupe de femelles et de jeunes bélugas dans le secteur de la Tête au Chien, près de Tadoussac. Le jeune béluga a été remis à l’eau avec eux vers 18 h.
«Il nageait rapidement et les a rejoints. Trois autres jeunes se trouvaient avec ce troupeau. On ne connait pas l’issue de cette opération, mais ses chances de survie sont très faibles. Chaque individu sauvé est important pour la communauté», explique M. Michaud.
La population de bélugas dans la région est évaluée à 900 individus. Depuis 2010, les chercheurs du GREMM et de Pêches et Océans Canada observent une vague de mortalité chez les nouveau-nés et les femelles. Depuis le début de la saison, c’est le troisième jeune béluga trouvé échoué et la deuxième tentative de sauvetage. Un total de cinq carcasses de bélugas ont été trouvées cette saison.