Des moyens restreints et des employés qui quittent
Les ressources intermédiaires d’hébergement en santé jouent un rôle de plus en plus important dans le réseau de la santé, mais leurs moyens sont restreints par du financement gouvernemental insuffisant et leurs employés quittent pour des emplois mieux rémunérés.
Manon Charpentier, administratrice de l’Association des ressources intermédiaires d’hébergement du Québec (ARIHQ) et propriétaire de deux établissements (à Montréal et à Trois-Rivières), était en tournée dans la région le 22 aout. Mme Charpentier a notamment rencontré le député-ministre Jean D’Amour pour le conscientiser en regard de leurs demandes de financement et de formation de leurs employés, 80% des femmes.
Les ressources intermédiaires hébergent des personnes vulnérables, des personnes âgées dans plus de 60% des cas. Au Bas-Saint-Laurent, on compte 45 RI au total : 11 pour des personnes présentant une déficience intellectuelle, 25 pour des personnes en perte d’autonomie liée au vieillissement (moyenne d’âge de 85 ans), 8 pour des personnes présentant un problème de santé mentale et une pour un handicap physique.
«La très grande majorité des clients finissent leur vie chez-nous. Il y a plus de décès dans nos ressources que de transferts dans les CHSLD. Ces personnes arrivent très hypothéquées et les tâches du personnel sont alourdies», a mentionné Mme Charpentier.
ROULEMENT DE PERSONNEL
Les préposés aux bénéficiaires constituent la très grande majorité des employés de ces ressources intermédiaires et 80 sont des femmes. «Leur salaire va de 10,85 $ à 13 $ l’heure, comparativement à 23 $ en CHSLD et dans les hôpitaux. Nous ne demandons pas l’équité salariale avec les hôpitaux, mais nous voulons donner un meilleur salaire à nos employés. De plus, plusieurs de nos travailleurs vont chercher une formation et se dirigent par la suite vers les institutions publiques; le taux de roulement de notre personnel est élevé», a indiqué la porte-parole de l’ARIHQ.
«Le gouvernement nous offre 50 $ par employé par année pour de la formation», ajoute Mme Charpentier. À cet égard, les ressources intermédiaires en hébergement souhaitent que les besoins de formation de leur personnel soient reconnus et financés par le gouvernement. Actuellement pour un nouvel employé non formé, le CLSC donne deux jours de formation.
«Les propriétaires de RI sont de véritables entrepreneurs sociaux qui sont fiers de leur contribution à leur communauté. Dans le cadre de la négociation actuelle, ils souhaitent simplement recevoir une contrepartie équitable pour les services qu’ils offrent et pour que le travail de leurs 10 000 employés, dont plus de 80% sont des femmes, soit reconnu à sa juste valeur, ce que le financement actuel ne leur permet pas de faire», a conclu Manon Charpentier.
3 commentaires