X
Rechercher
Nous joindre
Publicité

Un vétéran raconte

durée 24 février 2017 | 06h31
  • Le journal Info Dimanche s’est entretenu avec un vétéran qui a servi pendant 25 ans au sein des Forces armées canadiennes. Sous le couvert de l’anonymat, ce dernier a accepté de témoigner sur sa réalité d’ancien combattant.

    Alain (nom fictif) est âgé de 50 ans. Il est originaire et réside encore aujourd’hui au KRTB. Marié, père de deux enfants, il a effectué de nombreuses missions, que ce soit en Bosnie ou en Afghanistan. Des épisodes d’angoisse, des pensées suicidaires, il en a eu. Il en a toujours.

    «C’est le printemps le pire. Je ne dors pas beaucoup la nuit. J’ai peur de sortir de la maison. Il faut sortir, mais c’est difficile. Je suis plus dépressif. L’automne, j’ai des flashbacks, le temps de la chasse, je me jette encore à terre quand ça tire», admet l’ex-militaire.

    S’il mentionne ne pas regretter ses années de services, il précise qu’il aurait pu et du demander de l’aide plus rapidement. Surtout, assure-t-il, qu’elle est disponible même en mission «Est-ce que j’avais des prédispositions, c’est possible. Mais les gars, on ne demande pas d’aide. On est les meilleurs, les plus forts, on ne veut pas envoyer un message de faiblesse à nos collègues, on est un peu machos. Mais un moment donné, on perd nos repères.»

    RETOUR

    C’est cette perte de repères, la peur de mourir, d’être blessé, de ne plus revoir ses enfants, combinées à une fatigue extrême et au rythme effréné de militaires en mission qui selon Alain, fissure les carapaces et rend difficile la gestion du stress. «C’est pas seulement les bombes, c’est l’entrainement, les missions, le manque de sommeil, la fatigue…»

    Ses symptômes de stress post-traumatique, Alain les ressentait déjà avant son retour. Des manifestations qui se sont accentuées une fois à la maison. «Il y a de l’aide, soutient-il. Mais ce que propose [Myriam Courbron] oui c’est intéressant. C’est difficile de sortir de la maison. Ici on est en sécurité, mais ça ne doit pas devenir un piège.»

    MÉFLOQUINE

    L’ex-militaire pointe aussi du doigt la méfloquine, un antipaludéen, qui a été administré par voie orale aux militaires pour prévenir la malaria. «Ça engendre des dépressions, plein de militaires en ont souffert, et chez certains les effets sont permanents», lance Alain.

    En novembre dernier, l’armée a annoncé qu’elle procédait à une réévaluation du médicament. Nos voisins du sud sont allés encore plus loin alors que les forces spéciales l’ont bannie dès 2013. Mais médicament ou non, l’ancien combattant implore les militaires, «il faut demander de l’aide».

    Aussi à lire : Une louperivoise monte au front

     

    commentairesCommentaires

    1

    • GP
      Gaston Pelletier
      temps Il y a 7 ans
      Vraiment une belle série de reportages nous permettant de comprendre une situation vécue mais cachée de ces héros anonymes.

      Une jambe fracturée est facile à détecter mais une brisure de l'âme qui se terre à la maison l'est moins.
    Publicité

    RECOMMANDÉS POUR VOUS


    Publié à 14h17

    Mise en garde de fraudes téléphoniques envers les ainés

    La Sûreté du Québec souhaite rappeler les bons réflexes à adopter pour prévenir une fraude téléphonique.  Il faut être vigilants lors de la réception d’un appel d’un soi-disant conseiller, enquêteur ou représentant du gouvernement.  On vous demande de confirmer ou de donner vos informations personnelles et bancaires? Méfiez-vous. Ne donnez ...

    Publié à 10h53

    Maxime Blanchette-Joncas déplore la fermeture de l’École de l’immersion française de Trois-Pistoles

    Le député de Rimouski-Neigette - Témiscouata - Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas, accueille avec une profonde déception la décision unilatérale de l’Université Western de London, en Ontario, de mettre fin au programme de l’École d’immersion française de Trois-Pistoles.  «Je déplore non seulement cette décision, et plus particulièrement, ...

    Publié à 6h50

    Succès pour le Camp des métiers de la construction à Rivière-du-Loup

    Plus d’une soixantaine de participants ont répondu à l’invitation de l’Association de la construction du Québec (ACQ) afin de participer à un Camp des métiers de la construction, lequel était organisé au Centre de formation professionnelle Pavillon-de-l’Avenir lors de la fin de semaine du 28 septembre.  Alors que l’industrie de la construction ...