Construction: la loi spéciale est adoptée
C’est à 76 voix contre 21 que le projet de loi 142, censé mettre fin à la grève générale qui affecte actuellement l’industrie de la construction, a été adopté au petit matin ce mardi 30 mai.
Ainsi, dès mercredi, les travailleurs de la construction seront de retour sur les chantiers, pensons notamment à ceux du CHSLD de Chauffailles, de l’agrandissement du Domaine des Bâtisseurs, et du parc éolien Nicolas-Riou.
Le projet de loi de la ministre Dominique Vien impose donc le retour au travail dès le 31 mai des syndiqués, ainsi qu'une augmentation de 1,8 % du salaire des travailleurs jusqu’à la conclusion d'une entente. Il s’agit d’un pourcentage moindre que l’offre patronale.
De plus, une période de médiation supplémentaire de cinq mois s’étirera jusqu’au 30 octobre prochain. Dans l’éventualité où le conflit s’étirerait au-delà de cette date, un arbitre aura à déterminer, selon des critères fournis par la ministre, les conditions de travail des travailleurs.
PARTIE PATRONALE
De son côté, l’Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) accueille favorablement la loi spéciale assurant la reprise des travaux. «La solution proposée par le gouvernement pour amener les parties patronale et syndicale à s'entendre nous parait équilibrée et respectueuse du droit des parties de négocier», a déclaré le vice-président du Développement stratégique et Communications de l'APCHQ, François-William Simard.
L'APCHQ a confirmé que les discussions étaient difficiles dans un secteur précis de l’industrie, mais qu’une entente dans le secteur résidentiel aurait été possible.
ALLIANCE SYNDICALE
De son côté, l’Alliance syndicale de la construction s’est dite inquiète par l’exercice de médiation et d’arbitrage. Son porte-parole, Michel Trépanier, craint que le processus favorise la partie patronale. Du même souffle, il a confirmé que l’ACQ contesterait la loi en s’appuyant sur l’arrêt Saskatchewan Federation of Labour, une décision de la Cour suprême qui précise la portée des droits des travailleurs quant au droit de grève.
Commentaires