Le myriophylle en épi a atteint le lac Témiscouata
Le nouvel ennemi des lacs du Québec, le myriophylle en épi, se propage maintenant dans l’Est du Québec. Après l’Outaouais, l’Estrie et la Mauricie, le KRTB est touché, alors que cette plante envahissante se répand maintenant dans le lac Témiscouata.
Non seulement est-elle présente, elle l’est en bonne quantité, confirme l’Organisme de bassin versant du Fleuve St-Jean (OBVFSJ). Dans les dernières semaines, la caractérisation du lac Témiscouata a été réalisée afin de localiser et délimiter les herbiers de myriophylle en épi.
L’embouchure avec la rivière Cabano serait l’endroit le plus sévèrement touché, indique le directeur de l’organisme, Michel Grégoire. Le myriophylle en épi fut découvert en septembre 2016, mais y était présent certainement depuis 5 à 10 ans déjà.
«On retrouve aussi de plus petites colonies à d’autres endroits au nord, près de cours d’eau. Il y a également des plans ici et là autour du lac», explique-t-il.
Le myriophylle en épi est une plante aquatique qui se développe sous l’eau. Sa présence et sa propagation dans les plans d’eau suscite l’inquiétude puisqu’elles peuvent avoir de sérieuses répercussions sur la biodiversité locale et sur les activités récréatives.
«C’est une plante très envahissante. C’est un gros casse-tête partout au Québec actuellement. Le PQ demande d’ailleurs la mise en place d’une stratégie nationale.»
TROP TARD POUR L’ANÉANTIR
Une des caractéristiques particulières du myriophylle en épi est son mode de reproduction. Celui-ci a la capacité de se multiplier par bouturage, c’est-à-dire que lorsqu’un plant coupé n’est pas ramassé, des racines se forment et permettent aux fragments de s’implanter ailleurs.
Au lac Témiscouata, comme dans plusieurs autres lacs du Québec, la situation serait trop avancée pour pouvoir complètement anéantir la plante. On peut toutefois faire des efforts pour la maitriser et contrôler sa propagation.
«Pour l’éradiquer complètement, il faut agir très vite et faire appel à des spécialistes. Les solutions sont aussi très dispendieuses», souligne M. Grégoire. «Malheureusement, il y a un an, quand les premiers plants ont été découverts, nous n’étions pas prêts à agir. On ne savait pas où il y en avait et dans quelle quantité.»
MANDAT CLAIR
Appuyé par la MRC de Témiscouata, la Ville de Témiscouata-sur-le-Lac et d’autres partenaires, l’organisme a entamé ses démarches sur le terrain cet été. «Notre mandat se terminera à la remise d’un rapport dans quelques semaines. Nous aimerions naturellement occuper un rôle dans les prochaines étapes, dont le contrôle de la propagation, mais il faut un mandat clair, et le budget approprié, de la part du gouvernement du Québec.»
La lutte contre le myriophylle en épi présente des défis. Tous les usagers du lac Témiscouata, surtout ceux et celles qui visitent plusieurs lacs, sont priés d’être vigilants. Éviter la propagation commence par des gestes simples comme l’inspection et le nettoyage des embarcations avant et après leur utilisation; éviter de naviguer dans les herbiers aquatiques; ne pas arracher vous-mêmes les plantes aquatiques et rapporter vos observations aux personnes ressources.
1 commentaires
Réfléchissez à ce qui pourrait en être la cause. ♨️ Depuis le début des années 80 ce lac subit de biens mauvais traitements sans ripostes des riverains. TRISTE...