Une chasse aux phoques fait réagir à L’Isle-Verte
Quelques résidents de L’Isle-Verte et Cacouna ont été surpris d’entendre des coups de feu, ce samedi 2 décembre, sur les berges du fleuve Saint-Laurent. Ils ont constaté que des chasseurs tiraient les phoques au repos sur les glaces. Une activité qui a fait réagir, mais qui est bien légale, du 15 novembre au 15 décembre, sur le territoire du Bas-Saint-Laurent.
De passage dans le secteur du quai de la Rivière-des-Vases, samedi, afin d’observer un oiseau de proie, le photographe pistolois Jean-Claude Pelletier a été surpris de voir deux individus armés de carabine à bord d’une embarcation à moteur près des berges. Le temps de sa présence, quatre coups de feu ont retenti.
«Je n’en revenais pas. Sur le coup, je pensais que c’était du braconnage, mais j’ai compris que c’était légal en respectant certaines conditions, dont celle d’avoir un permis de chasse», a-t-il raconté, lundi.
Son appareil photo en main, il a pris quelques clichés à partir de la route 132 et du quai de la Rivière-des-Vases qu’il a ensuite publiés sur les réseaux sociaux. Ils témoignent d’une activité très peu courante dans notre région et qui a vite fait réagir.
Selon M. Pelletier, des résidents du secteur auraient d’ailleurs vu l’un des chasseurs avec 5 phoques abattus. Le deuxième en aurait tué au moins deux, puisque les carcasses ensanglantées ont été laissées quelques heures sur le quai.
«Les gens que j’ai rencontrés étaient aussi choqués, en quelque sorte. En cinq ans, j’ai observé et photographié beaucoup de phoques dans les régions de L’Isle-Verte et de Trois-Pistoles, mais je n’avais vu ça auparavant (…) Je n’ai rien contre la chasse quand c’est fait dans les règles de l’art», a-t-il témoigné.
PERMIS
Selon Pêches et Océans Canada, 90 permis pour usage personnel (consommation et autre) et 31 permis pour usage commercial (vente de fourrure) ont été émis cette saison au Bas-Saint-Laurent. Au coût de 5 $, ce permis leur offre le droit d’abattre au maximum 6 phoques gris ou du Groenland par an.
«On sent un certain engouement pour cette activité depuis quelques années, mais en même temps, c’est encore marginal surtout à l’ouest de Matane. Bon an mal an, on nous rapporte environ 4 à 6 phoques abattus sur tout le territoire», souligne Magalie Hardy de Pêches et Océans à Gaspé. L’an dernier, un seul avait été déclaré à L’Isle-Verte.
L’octroi du permis de chasse pour consommation personnelle est conditionnel au suivi d’une formation lors de laquelle les chasseurs apprennent à abattre l’animal en trois étapes. Des permis pour l’utilisation de la carabine et celle d’un bateau à proximité des bêtes seraient aussi nécessaires, tout comme le suivi de différents règlements concernant la carcasse.
APPÂTS POUR COYOTES?
Selon certaines informations, les individus observés samedi chassaient le phoque comme appât pour piéger des coyotes. Une façon de faire qui n’a rien d’illégal si les chasseurs possèdent les permis et respectent le processus d’abatage, le quota et tous les autres règlements.
La chasse au coyote est une activité permise et légale en période hivernale dans la région et «il n’y a pas de règlementation quant à l’appât utilisé», a souligné à son tour Robert Gagnon, lieutenant au Service de la protection de la faune du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs au Témiscouata.
Pêches et Océans Canada indique que des agents des pêches sont présents sur le terrain afin de faire de la surveillance quant à la chasse aux phoques. Ils s‘assurent notamment des bonnes façons de faire et de la quantité en possession.
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