Des thermopompes vendues à prix d’or
Info Dimanche a appris que des vendeurs itinérants de thermopompes sont toujours présents dans la région du KRTB, notamment au Témiscouata et au Kamouraska, où ils tenteraient de transformer l’air chaud... en or ! Mais la facture a de quoi refroidir les nouveaux clients.
Un commerçant souhaitant garder l’anonymat a dénoncé la situation. «Des personnes âgées se font mettre de la pression et en fin de compte, elles se retrouvent avec deux thermopompes de mauvaise qualité et une facture de 14 000$ payable sur 10 ans à 9 % d’intérêt. C’est terrible», lance-t-il. Un rapide calcul permet de déterminer qu’au final, c’est la somme de 21 281.53 $ que ces infortunés clients auront à débourser.
Selon ce dernier, les représentants de ces compagnies itinérantes mettent de l’avant l’économie d’énergie de ces appareils ainsi que le programme RénoVert, un crédit d’impôt du gouvernement provincial prolongé jusqu’en mars 2019.
«Mais c’est vendu trop cher, sous pression. C’est de l’arnaque ! Les gens doivent se renseigner, faire appel à des entreprises locales, qui ont pignon sur rue», poursuit le commerçant.
ÉCONOMIE À PRIX D’OR
Attention aux trop belles promesses de certains commerçants itinérants, prévient Charles Tanguay, responsable des partenariats stratégiques et des relations avec les médias de l’Office de la protection du consommateur. «Plusieurs commerçants jouent sur l’ambigüité de leur identité en lien avec différents programmes comme RénoVert et Rénoclimat.»
M. Tanguay rappelle de ne jamais signer un contrat sur-le-champ. Si un vendeur se montre insistant, c’est peut-être qu’il y a anguille sous roche. «Nous avons vu beaucoup de promesses non tenues, d’économies qui ne sont pas au rendez-vous ou d’appareils bas de gamme vendus trois fois trop cher. De plus, ces entreprises ferment rapidement, il faut se montrer vigilant et comparer les prix, s’informer.»
Il y a eu les thermopompes, puis l’isolant des combles et c’est maintenant les panneaux solaires qui sont proposés par ces vendeurs. Selon l’Office, le modus operandi reste sensiblement le même: des promesses, des promesses et... une facture !
«Les clients sont souvent sollicités par télémarkéting, un rendez-vous est pris. On vous propose une subvention dans le cas des thermopompes ou des panneaux solaires ou encore, dans le cas de l’isolation faussement contaminée, une inspection gratuite des combles. Il faut se méfier des belles promesses et de leur insistance.»
À SAVOIR
Tout acheteur dispose au minimum de 10 jours pour annuler le contrat. Ce délai peut être porté à un an si le commerçant itinérant n’a pas de permis ou s’il a négligé certaines des obligations que lui impose la loi. Il faut aussi savoir que même si le vendeur a fait installer un nouveau système, la règle des 10 jours prévaut.
Lors d’une visite impromptue ou d’une demande de rencontre, il faut exiger de voir la licence de la Régie du bâtiment du Québec pour effectuer les travaux. Demandez-vous si le représentant détient un permis de commerçant itinérant de l’OPC, si son dossier à l’Office contient d’autres informations pertinentes. Y a-t-il des jugements inscrits contre elle sur le site jugements.qc.ca? A-t-elle de bonnes références?
L’Office invite les consommateurs qui veulent en savoir plus ou qui souhaitent porter plainte à communiquer avec l’un de ses agents.
OPC
D’ailleurs, le lundi 21 janvier, l’Office de la protection du consommateur (OPC) a avisé les consommateurs qui ont fait affaire avec Rénovation Extrême Plus (9106-5532 Québec inc.), un commerçant itinérant en chauffage et climatisation, qu’elles pourraient avoir droit à un remboursement pour les réclamations qu’elles auraient à faire valoir à l’endroit de l’entreprise, qui a récemment fermé ses portes.
En décembre dernier, l’entreprise de Coteau-du-Lac en Montérégie a vu sa licence annulée par le bureau des régisseurs de la Régie des bâtiments du Québec pour des motifs de prête-nom; fausses déclarations; cessation illégitime d’activités d’entrepreneur de construction; travaux effectués sans détenir les bonnes sous-catégories et avoir utilisé les services de sous-traitants non titulaires d’une licence; et, manque de probité.
À noter que Rénovation Extrême Plus a visité le Bas-Saint-Laurent dans le passé. En date de juillet dernier, elle était visée par 6 mises en demeure la concernant.
6 commentaires
T'sé... si j'ai besoin d'une balayeuse, je vais en magasiner une moi même.
Y'a une évidence me semble, non ?