Motoneige de montagne : une présence dérangeante
Au cours des dernières années, la pratique de la motoneige dite de montagne a gagné en popularité et compte aujourd’hui de nombreux adeptes. Le hic, le comportement d’une minorité d’adeptes qui mettraient en péril certains droits de passage accordés aux clubs de motoneige. La région ne ferait pas exception.
Tuyaux d’échappement modifiés, comportement irrespectueux, circulation à proximité des chalets, les clubs de motoneige sont maintenant confrontés à une grogne certaine de propriétaires terriens et ils craignent maintenant de voir ces derniers mettre fin aux droits de passage essentiels au maintien des nombreux sentiers.
«Ces problèmes sont liés à la présence de motoneiges de montagne. À titre d’exemple, des producteurs ont vu leur plantation d’arbres détruite par le passage de ces engins qui viennent briser les têtes des jeunes pousses. Il y a même eu des accidents impliquant des animaux d’élevage», raconte le sergent Dave Ouellet de la Sûreté du Québec.
Le problème serait à ce point préoccupant qu’une surveillance particulière est maintenant effectuée sur les sentiers tant par la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec (FCMQ) que la Sûreté du Québec. Cette dernière a non seulement intensifié sa présence sur les sentiers, mais à la sensibilisation s’est ajoutée les sanctions. Des constats de 275 $ plus les frais seront remis pour des silencieux modifiés et de 450 $ plus les frais pour avoir circulé sur un terrain privé sans autorision. Dans le cas de motoneigistes récidivistes, la SQ se réserve le droit de procéder au remorquage des engins non-conformes.
Un agent a même rencontré les principaux détaillants de la région afin de les sensibiliser à cette problématique. Une initiative qui a été «bien reçue» selon le sergent Ouellet. Des feuillets ont été produits et distribués dans les différents clubs de la région. On y rappelle les règles de civisme et le bon comportement à adopter au guidon de ces engins.
CLUB LES AVENTURIERS
Du côté des clubs, on ne s’en cache pas, la situation des droits de passage inquiète. Le président du club de motoneige Les Aventuriers, Onil Dupont ne mâche pas ses mots devant ce phénomène en pleine augmentation.
«Ce sont des véhicules bruyants qui avec leurs modifications n’ont pas leur place sur nos sentiers. Ils circulent sur des terrains privés, ne respectent pas les sentiers et causent des dommages. Ils n’ont aucun respect pour le travail fait par les clubs.»
M. Dupont cite notamment la création et l’entretien des sentiers qui doit parfois passer par la création de ponts et de ponceaux, nécessitant temps et argents. Mais au préalable, ces travaux passent par la cessation d’un droit de passage. «Mais quand tu sors des sentiers, que tu brises les arbres, que tu vas circuler proche du chalet, de l’érablière du propriétaire, c’est difficile de conserver son accord», ajoute le président du club.
C’est dans cet optique qu’Onil Dupont a tenu à remercier les propriétaires terriens sans qui le maintien de ces sentiers serait difficile, voir même impossible. Des sentiers empruntés par de nombreux touristes, faisant ainsi tourner la roue économique de tout le KRTB.
Ce dernier ajoute que certains, au moment de quitter le sentier, n’hésitent pas à pousser l’accélérateur. Une manœuvre qui crée une dénivellation importante et qui une fois gelée, représente un risque pour les autres motoneigistes.
RETOMBÉES
Du côté de Tourisme Rivière-du-Loup, on précise que les données précises liées aux retombées économiques ne sont pas disponibles pour la région du KRTB. Le ministère ne décline pas ses chiffres par ville, mais plutôt par région.
Elle rappelle que les motoneigistes représentent une manne importante pour l’économie touristique, particulièrement pour une saison dite morte.
«La motoneige c’est un des incontournables majeurs pour Rivière-du-Loup. Nous mettons beaucoup d’emphase partout au Québec pour leur présenter les attraits de la région», souligne Mme Dionne.
Du côté de Tourisme Bas-Saint-Laurent, les données dont dispose l’organisme datent d’une dizaine d’années. «Pour le Bas-Saint-Laurent, c’est environ 30 M$ en retombées. Évidemment, en 10 ans, les retombées ont augmenté, on le voit avec les hébergeurs, donc nous considérons que c’est encore plus aujourd’hui», souligne le directeur Pierre Laplante.
Ce dernier reconnait que la cession des droits d’accès et la pérennité des sentiers sont des sujets récurrents avec la FCMQ.
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