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Tordeuse des bourgeons de l’épinette : le Nouveau-Brunswick épargné, le Québec paie un prix fort

durée 1 mars 2019 | 06h55
  • Mario Pelletier
    Par Mario Pelletier

    Journaliste

    Le Nouveau-Brunswick est épargné par la tordeuse des bourgeons de l’épinette grâce à une stratégie d’intervention hâtive alors que le Québec paie un prix fort puisque l’épidémie est trop avancée pour lutter davantage en prévention contre l’insecte ravageur.

    Jacques Régnière, chercheur scientifique en dynamique des populations d’insectes à Ressources naturelles Canada, a donné à Info Dimanche des éclaircissements sur la présente infestation de tordeuse des bourgeons de l’épinette et la stratégie d’intervention hâtive expérimentée chez nos voisins.

    «Ça fonctionne très bien», a résumé en quelques mots le scientifique qui travaille au Centre de foresterie des Laurentides. «L’intervention hâtive consiste à détecter les populations et à les traiter avec des insecticides. On empêche les insectes de continuer à croitre et à se répandre plus», a expliqué M. Régnière. Au Nouveau-Brunswick, on a commencé l’intervention en 2014. «200 000 hectares de forêt ont été traités en 2018, on en prévoit seulement 15 000 cette année», a souligné le chercheur pour démontrer le succès de cette expérience.

    «Nous expliquons aux gens pourquoi ils ne voient pas de dommages causés par la tordeuse des bourgeons de l’épinette et nous leur faisons comprendre l’importance de faire de l’arrosage d’insecticide en prévention», a-t-il ajouté.

    TROP TARD AU QUÉBEC

    Parce que l’épidémie était déjà bien implantée au Québec, il était trop tard pour envisager cette stratégie. «Au Québec, on cherche à garder les arbres vivants, l’objectif est d’avoir 50 % des feuillages sur l’arbre. Les forêts traitées avec des insecticides sont à haut risque et choisies pour leur bonne valeur», a expliqué Jacques Régnière. «Pour la prochaine épidémie dans une vingtaine d’années, le Québec pourrait fort bien choisir une intervention hâtive», a-t-il ajouté.

    En plus de protéger la ressource forestière, un autre grand avantage d’une stratégie d’intervention hâtive est le cout. «C’est au minimum 10 fois moins couteux. On parle de millions de dollars en prévention tandis que les dommages que l’on aurait pu subir au Nouveau-Brunswick sont dans les milliards. Il faut compter la perte de bois», a indiqué le chercheur scientifique de Ressources naturelles Canada.

    AU KRTB

    La tordeuse des bourgeons de l’épinette a commencé à attaquer la région du KRTB, mais légèrement. «Au Témiscouata, il n’y a pas beaucoup de dommages, l’insecte se dirige plus difficilement vers l’ouest», a précisé Jacques Régnière. Il a expliqué que l’épidémie a débuté sur la Côte-Nord pour se propager ensuite vers la Gaspésie. «Les papillons sont dispersés par le vent, la rive-sud du Saint-Laurent, la Matapédia et la Gaspésie ont donc été plus affectées. On aurait cru que l’infestation serait bien installée au nord du Nouveau-Brunswick, ce qui n’est pas le cas en raison de la stratégie d’intervention hâtive. On note environ 5 000 hectares de défoliation seulement au Nouveau-Brunswick comparativement aux millions d’hectares au Québec», a mentionné le chercheur scientifique.

    ARROSAGE EN FORÊT PRIVÉE

    Le gouvernement du Québec précédent a consenti 10 millions de dollars dans un programme de pulvérisation aérienne d’insecticide biologique contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette pour les petites forêts privées au Bas-Saint-Laurent. Notons que l’arrosage, qui a débuté en 2018, est réalisé lorsque les zones sont infestées sévèrement. La surface boisée au Bas-Saint-Laurent est à 50 % en forêt privée et 50 % en forêt publique.

    C’est la Société de protection des forêts contre les insectes et maladies qui a reçu le mandat de mettre en œuvre ce programme de lutte sur quatre ans. Depuis 2009, elle s’occupe des arrosages aériens d’insecticides biologiques en forêt publique et sur les grandes forêts privées.

    On peut récupérer le bois attaqué par l’insecte ravageur. «Il faut que la récupération soit faite assez vite après la mortalité», a noté le chercheur.

    L’INSECTE LE PLUS DESTRUCTEUR

    La tordeuse des bourgeons de l’épinette est l’insecte le plus destructeur des peuplements de conifères de l’Amérique du Nord, elle en consomme le feuillage. On dit la tordeuse des bourgeons de l’épinette, mais on pourrait l’appeler aussi tordeuse du sapin, qui va mourir plus facilement. Dans une épidémie sévère, il y a 80 % de mortalité des tiges du sapin et 50 % de l’épinette blanche. La tordeuse consomme également, mais à degré moindre, l’épinette de Norvège et l’épinette noire. Les arbres feuillus ne sont pas attaqués par cet insecte, les peuplements mixtes permettent même de diminuer les dommages. Le cèdre est également à l’abri de la tordeuse des bougeons de l’épinette.

     

    commentairesCommentaires

    2

    • D
      Decourager
      temps Il y a 5 ans
      Nous au Quebec cest toujours pareille dans tout les domaines etude expertise mais rien sur le terrain. Et on pense etre. meilleur que les autres nous sommes distinct. Le gouvernement a investi des milliard dans nos forets mais quand la tordeuse est arrive au lieu darroseril y avait des gars avec des diplomes sur terrain avec des equipement pour etudier le deplacement de linsecte sa reproduction etc tres tres utile.
    • JL
      Jason Lévesque
      temps Il y a 5 ans

      La tordeuse , est-ce qu'elle arrête à la frontière directe ou ailleurs ?
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