Une résolution pour le maintien de la traverse Rivière-du-Loup/Saint-Siméon
Les élus de Rivière-du-Loup ont adopté une résolution en appui au maintien de la traverse Rivière-du-Loup/Saint-Siméon, ce lundi 5 octobre, lors d’une séance extraordinaire du conseil municipal. «Ça fait 110 ans que la traverse est dans notre décor. On n’a pas l’intention de la laisser partir», a fait savoir la mairesse Sylvie Vignet.
Les élus interpellent ainsi le gouvernement du Québec et démontrent leur volonté à défendre le service maritime. Ces dernières semaines, la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup, Tourisme Rivière-du-Loup, ainsi que la MRC de Rivière-du-Loup, ont fait de même.
«On tenait à dire à la STQ, par résolution, que la décision de déménager ou non la traverse ne doit pas être prise uniquement en regardant les infrastructures [portuaires]. Il n’y a pas qu’un seul élément à regarder et on veut qu’ils se penchent là-dessus sérieusement», a expliqué Mme Vignet, lundi après-midi.
C’est pour cette raison que les membres du conseil municipal réclament que la Société des traversiers du Québec (STQ) réalise une étude socio-économique, environnementale et touristique démontrant les impacts d’un éventuel déménagement.
Sylvie Vignet craint que ces volets aient été «mis de côté» dans l’analyse de la STQ. Elle croit cependant qu’ils sont des éléments clés à prendre en considération pour prendre une décision éclairée dans ce dossier.
Mme Vignet rappelle que des investissements majeurs ont été faits à Rivière-du-Loup par les hôteliers et les restaurateurs afin de garder la ville vivante pour tous les usagers de la route et de la traverse, ces dernières années. Ceux-ci espèrent, avec raison, que les retombées économiques de la traverse restent à Rivière-du-Loup.
«Au niveau touristique, c’est ici que nous avons les installations d’accueil […] C’est important que tout ça soit considéré et que la STQ nous démontre que Rivière-du-Loup n’est vraiment pas le bon endroit pour la traverse, et pas seulement en raison du dragage», a-t-elle souligné, ajoutant que le silence de la Société crée beaucoup de «questionnements et d’inquiétudes».
DRAGAGE ET ENVASEMENT
Dans sa résolution, la Ville de Rivière-du-Loup demande également l’intervention du premier ministre François Legault auprès du ministère de l’Environnement afin de régler une fois pour toutes le problème d’envasement au quai et à la marina.
Il faut savoir que l’option du port de Gros-Cacouna a été évoqué, puisque le prochain navire (le Saaremaa) ne peut accoster au quai de Rivière-du-Loup en hiver en raison d’une problématique causée par un important de dépôt de sédiments dans le secteur de la pointe.
«Le ministère de l’Environnement devrait travailler avec nous et écouter les différentes solutions amenées dans le projet de Carrefour maritime pour faire en sorte que la traverse reste ici et que ce soit gagnant pour tout le monde.»
Les élus estiment de plus que les installations portuaires et maritimes de Cacouna n’ont pas la même vocation que celles de Rivière-du-Loup. Un déménagement vers Gros-Cacouna couterait très cher (au-delà de la 50 M$) et poserait plusieurs questions sur le plan environnemental avec la présence des bélugas.
Enfin, Sylvie Vignet croit aussi que Rivière-du-Loup ne devrait pas «payer les frais» pour le Saaremaa qui a d’abord été acquis pour la traverse de Matane. «Il n’y a pas de raison qu’on perde la traverse parce que des ajustements sont à faire pour accommoder un nouveau bateau qui n’a pas été acheté pour nous d’abord.»
La résolution a été adoptée à l’unanimité. Elle sera envoyée au premier ministre François Legault, à la vice-première ministre Geneviève Guilbault, au ministre des Transports, François Bonnardel, à la ministre déléguée aux Transports, Chantal Rouleau, au ministre de l’Environnement, Benoit Charette, au président-directeur général de la STQ, Stéphane Lafault, au député Denis Tardif, ainsi qu’à la Table régionale des élus du Bas-Saint-Laurent ainsi qu’à la MRC de Rivière-du-Loup.
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