Saint-Marc-du-Lac-Long : Claude Pelletier demande à être réintégré
Le 13 octobre dernier, le conseil municipal de Saint-Marc-du-Lac-Long a adopté une résolution venant officialiser le limogeage du directeur incendie Claude Pelletier. Ce dernier entend se défendre et c’est en ce sens qu’il a retenu les services de Me Isabelle Drouin-Lessard.
D’emblée, Claude Pelletier insiste pour clarifier un premier point, sa destitution du Service incendie de Saint-Marc-du-Lac-Long n’a rien à voir avec la qualité de son travail, pas plus que sa participation à une séance du conseil qui remonte à janvier 2018, pour laquelle il avait reconnu avoir eu un comportement inapproprié. C’est plutôt un conflit qui l'oppose à la directrice générale Sylvie Dumont qui est au cœur des évènements qui ont déboulé depuis septembre dernier.
«Je veux être bien clair, j’ai arrêté d’assister aux séances à partir de cette date-là (2018). Ils n’ont rien à me reprocher, j’ai respecté [mon engagement] (…) Quand j’ai été suspendu le 2 octobre, je n’avais jamais été rencontré avant», souligne-t-il.
C’est donc avec une surprise certaine qu’il apprend à la mi-octobre, alors qu’il revient d’un voyage de chasse, qu’une résolution entérinant sa destitution a été adoptée. «Ils ont passé une résolution le 13 octobre et à mon retour le 19 octobre à midi, j’ai reçu une lettre d’un huissier m’informant que j’étais maintenant destitué», raconte M. Pelletier.
INTERVENTION INCENDIE
Sa suspension fait suite à un échange qu’il reconnait corsé avec la directrice générale Sylvie Dumont au sujet d’une intervention incendie survenu à la fin septembre. Une discussion animée, mais lors de laquelle il soutient être demeuré courtois.
Deux jours plus tôt, des vents violents ont fait tomber des branches sur des fils électriques au Transcontinental. À la demande des techniciens, Claude Pelletier convient d’attendre au lendemain pour récupérer un arbre qui s’est abattu sur des fils ne menaçant pas l’approvisionnement en électricité de Saint-Marc-du-Lac-Long afin de pallier aux interventions plus urgentes à Saint-Jean-de-la-Lande.
Le lendemain, le 1er octobre, après s’être assuré que les travaux avaient été effectués, il se rend au bureau municipal. «Les secrétaires, qui avaient été avisées par un employé des travaux publics parlaient d’effectuer un appel à la centrale d’Hydro-Québec pour ce fameux arbre. (...) Je les ai informés que la situation était sous contrôle, que les travaux étaient déjà faits.» Par ses précisions, le directeur incendie tente d’empêcher un appel qui génèrerait une intervention incendie injustifiée.
Faisant apparemment fi des explications du chef incendie, un appel a donc été logé pour un arbre tombé sur des fils. Les téléavertisseurs de pompiers ont donc été activés. Le directeur incendie qui est alors à la caserne s'assure que l’adresse correspond au même site et explique à la répartitrice qu'il s'agit d'une erreur de la municipalité. Il demande l'annulation de l’intervention, dans le jargon incendie, un 10-22. Ce qui a été fait.
«C'est quand je suis entré au bureau municipal qu'il y a eu un échange verbal [avec la directrice générale], mais je suis toujours demeuré respectueux», répète M. Pelletier. Sur les conseils de son avocate, Claude Pelletier a refusé de dévoiler la teneur des propos échangés par les deux parties.
SUSPENSION
Le 2 octobre, Claude Pelletier a reçu une lettre l’avisant de sa suspension immédiate dans l’attente d’une décision future. Il n’y a eu aucune rencontre. «Je ne comprenais pas. Je suis directeur incendie, il y a des responsabilités. Les conseillers n’étaient pas avertis, aucun des officiers n’avait été contacté, aucune relève pour assurer la gestion de la caserne n’était prévue. Je suis sorti du bureau, je ne comprenais pas. Je suis retourné, mais on m’a dit que je n’avais plus le droit d’être là.»
Il demande donc à la Municipalité de le réintégrer au Service incendie. «J’ai 27 ans en incendie, c’est la moitié de ma vie. J’ai deux passions, la chasse et l’incendie. Et quand je suis à la chasse et que le "paget" sonne, je quitte et je vais sur l’appel. C’est dur de comprendre quand on se fait enlever une passion», laisse tomber Claude Pelletier.
Il reproche au conseil municipal d’avoir étalé des faits précédents à 2018 pour justifier sa destitution. «Mais ce qui s’est vraiment passé, c’est la discussion qui a fait suite à l’intervention incendie.»
Ce n’est pas pour l’argent qu’il cherche à être réintégré. À titre de directeur, Claude Pelletier touchait une prime de représentation, un montant de 60 $ par semaine.
Selon nos informations, les officiers de la caserne 29 hésitent à postuler pour le poste directeur, certains favorisant le retour de leur ancien directeur. D’ici à ce qu’un nouveau directeur soit nommé, le directeur du Service de la sécurité incendie de Témiscouata-sur-le-Lac, Gérald Dubé assure l’intérim.
Info Dimanche a tenté de joindre la directrice générale Sylvie Dumont et le maire Marcel Dubé, nous sommes toujours dans l’attente d’une réponse de Mme Dumont. M. Dubé a préféré ne pas commenter. ce dernier ignorait que Claude Pelletier demande à être réintégré. Deux conseillers municipaux ont aussi été joints, Fernand Poliquin et Renaud Valcourt, tous deux ont décliné l'offre de commenter, s'en remettant à la municipalité et à la firme d'avocat Dubé, Dion.
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