Église Saint-François-Xavier : il est minuit moins cinq
«Il faut chauffer l’église Saint-François-Xavier pour préserver son intégrité. Nous sommes à minuit moins cinq. Fini l’indifférence, nous devons intervenir collectivement pour protéger notre héritage bâti», a mentionné Suzanne Michaud au nom du Comité de sauvegarde de l’église Saint-François-Xavier.
Mme Michaud faisait ainsi référence à la somme de 25 000 $ nécessaire pour chauffer le bâtiment religieux cet hiver. L’Assemblée de Fabrique de Saint-Patrice, qui s’occupe des trois églises en sol louperivois, a décidé de ne pas chauffer celle de Saint-François-Xavier, fermée depuis le 31 janvier dernier. «Il faut avoir une entente avec la Fabrique, pour qu’elle reçoive les dons à cet effet et qu’elle les applique à l’église Saint-François-Xavier», a expliqué la porte-parole du Comité de sauvegarde.
André Côté, gérant des bâtiments, a confirmé la décision de ne pas chauffer l’édifice religieux cet hiver. «Chauffer l’église, ce n’est jamais en bas de 35 000 $. Et on parle de plus de 50 000 $ pour son entretien sur une année», a noté M. Côté. «On espère que quelqu’un la reprendra pour une autre utilisation, ça fait 10 ans que ça dure. Mais chauffer pour quoi? Elle n’est pas accessible à la suite d’infiltration d’eau par le toit», a ajouté le gestionnaire.
«On ne peut douter de la beauté et de la valeur patrimoniale de l’église Saint-François-Xavier, d'où l’obligation, voire du devoir de préserver l’intégrité de ce trésor du patrimoine de Rivière-du-Loup. Nous ne voudrions en aucun cas que ce chef-d’œuvre : témoin de notre histoire, tombe en ruine! Quels sont nos plus beaux bâtiments à Rivière-du-Loup, n'est-ce pas les plus vieux, qu’en pensez-vous?», a ajouté Suzanne Michaud. «Pourquoi, faut-il conserver ce patrimoine bâti avec fierté? Pour assurer la postérité d’un lieu unique. Pour sa valeur économique et touristique. Pour son architecture remarquable. Pour sa valeur artistique (en particulier les vitraux). Pour la quintessence d’une époque», a-t-elle poursuivi.
Il est en effet minuit moins cinq dans ce dossier qui date déjà de plusieurs années. Tous conviennent que le statu quo n’est nullement une option. La première étape d’un sauvetage pour cet édifice consiste donc à le chauffer cet hiver.
D’autre part, le gouvernement du Québec a alloué une subvention de 22 500 $ pour effectuer des études en vue de transformer l’église Saint-François-Xavier en édifice multifonctionnel. La Ville de Rivière-du-Loup a effectué ce qui semblait être un dernier geste pour soutenir cette action en octroyant 7 500 $ à la Corporation du patrimoine religieux de Rivière-du-Loup pour compléter le montage financier de la réalisation des études préliminaires et des études de faisabilité en question, dont le cout est évalué à 30 000 $.
La Corporation du patrimoine religieux de Rivière-du-Loup réunit des représentants du Musée du Bas-Saint-Laurent, du Centre d’archives de la région de Rivière-du-Loup, de la Société d’histoire et de généalogie de Rivière-du-Loup, du Comité de sauvegarde de l’église Saint-François-Xavier, du Conseil de Fabrique de Saint‐Patrice et de la Ville de Rivière-du-Loup.
Selon Suzanne Michaud du Comité de sauvegarde de l’église Saint-François-Xavier, cette aide financière servirait à embaucher une personne qui se consacrerait à la recherche d’opportunités, pas celles qui ont été avancées au cours des dernières années, mais une nouvelle avenue inexplorée jusqu’à maintenant. «Le dossier a évolué depuis 10 ans, il faut être imaginatif, créatif, il faut aussi vouloir», a mentionné Mme Michaud.
L’édifice a certainement du potentiel mais il nécessite aussi un investissement majeur. Seulement pour la réfection du toit, on parle d’une somme de 2,5 millions de dollars. Il faudra également mettre à niveau la sécurité et réaliser des aménagements fonctionnels en lien avec la nouvelle orientation.
«La Fabrique, la Ville de Rivière-du-Loup, le Comité de sauvegarde, la Corporation du patrimoine religieux et les citoyens doivent chacun à leur niveau jouer un rôle dans la sauvegarde de notre patrimoine», a conclu Mme Michaud.
7 commentaires