Passion sudoku
Depuis plus d’une vingtaine d’années André Paré met au point ses propres sudokus et les partage avec ses proches, ses collègues et sa communauté. Une passion qu’il entend bien laisser en héritage.
Debout sur son balcon, vêtu d’une chemise et d’une cravate, l’octogénaire résidant à Dégelis n’a rien laissé au hasard. Il s’est présenté pour l’entretien en tenant entre les mains son curriculum vitae et quelques exemplaires des milliers de sudokus créés au fil des ans.
André Paré a commencé à s’intéresser plus sérieusement à ces jeux chiffrés lorsqu’il a pris sa retraite en 2004. Un sudoku, c’est un jeu de logique d'origine japonaise consistant à compléter une grille de neuf fois neuf cases avec les chiffres de 1 à 9. Ayant toujours été « un gars de chiffres », il est parvenu à découvrir la clé pour créer lui-même les jeux, avouant toutefois que ça n’a pas été facile. « Quand on trouve le truc, c’est bingo ! », a-t-il lancé d’un ton amusé.
Les sudokus sont sa manière de redonner à sa communauté, son héritage, en quelque sorte. « Je me suis demandé ce qui arriverait si jamais je partais. Quoi faire pour que la communauté puisse bénéficier de mes sudokus une fois que je ne serai plus là ? Si jamais je pars, je laisserai une clé USB contenant plus de 3500 sudokus qui se trouveront dessus, tout sera prêt. Des milliers de jeux pourront être remis à la communauté pour les quinze prochaines années. »
Pour M. Paré, les sudokus, c’est du sérieux. C’est l’une des façons qu’il a trouvées pour transmettre un peu de joie à son entourage. Il produit d’ailleurs une multitude d’autres « jeux chiffrés », comme il les appelle, et les laisse sur les tables communes de sa résidence afin de permettre aux autres résidents de faire passer le temps en cette période difficile.
IMPLIQUÉ DEPUIS TOUJOURS
Le curriculum vitae d’André Paré pourrait facilement s’étaler sur une dizaine de pages. Membre des Chevaliers de Colomb depuis 64 ans, il a occupé de nombreuses fonctions pour cette organisation. M. Paré a également œuvré pendant 46 ans dans des entreprises du secteur des matériaux de construction. Il admet ne jamais avoir manqué une seule journée d’ouvrage, chose qui n’est pas difficile à croire.
Au sein de sa résidence actuelle, l’octogénaire prend chaque occasion qui se présente à lui pour animer les différents événements qui y sont tenus. « Ici je suis le bon gars. Je suis le maître de cérémonie lorsque c’est la fête de quelqu’un, lorsqu’un nouveau résident ou un nouvel employé est accueilli. Ça me permet de m’occuper parce que le temps peut être long des fois dans une résidence. »
Malgré le contexte actuel, M. Paré demeure optimiste et parvient à trouver le bon côté des choses. « Là, ça va mieux, on peut aller à la banque, aller à l’épicerie. En mars, on faisait faire les commissions par les employés de la résidence, » s’est-il remémoré. Lors de la première vague, sa femme et lui étaient confinés pendant dix semaines dans leur petit trois-pièces et demie, sans pouvoir mettre le pied à l’extérieur.
UN HOMME CONNECTÉ
André Paré se garde à jour avec les dernières technologies. Muni de son ordinateur et de ses deux imprimantes, il parvient à mettre au point les sudokus en moins de vingt minutes. Ce dernier se sert également de son ordinateur pour envoyer des courriels à ses proches.
Il vous dirait probablement le contraire, mais, altruiste et humble, André Paré laissera à sa communauté un legs qui va bien au-delà des milliers de sudokus qu’il a créés dans les 25 dernières années. Finalement, la passion d’André Paré n’est pas peut-être pas tant les sudokus que le partage avec ses semblables. Pour mettre la main sur les fameux sudokus de M. Paré, n’hésitez pas à entrer en contact avec lui par courriel au [email protected].
Commentaires