Marie-Eve Proulx démissionne de son poste de ministre déléguée
La députée Marie-Eve Proulx n’est plus ministre déléguée au Développement économique régional, ni ministre responsable des régions de Chaudière-Appalaches et du Bas-Saint-Laurent. Le premier ministre François Legault a confirmé que Mme Proulx a démissionné du conseil des ministres, ce mardi 4 mai.
La nouvelle survient quelques jours après que son attachée de presse ait quitté son emploi. Une situation qui a fait écho à plusieurs autres démissions ou congédiements qui ont eu lieu depuis le début du mandat de la députée. Des allégations de harcèlement psychologique ont été soulevées à plusieurs reprises ces deux dernières années.
«On a eu des informations l’année dernière à l’effet qu’il y avait un climat de travail qui était difficile au bureau de Mme Proulx. On l’a rencontrée et on lui a donné des services. Elle a eu droit aux services d’un coach, entre autres. Malheureusement, on se rend compte que la situation ne s’est pas suffisamment améliorée», a déclaré François Legault en conférence de presse.
Malgré la controverse, Marie-Eve Proulx conserve ses fonctions de députée de la circonscription de Côte-du-Sud au sein de la Coalition Avenir Québec (CAQ). Questionné à savoir pourquoi il tolérait qu’une députée qui fait l’objet de telles accusations puisse rester au sein de son équipe, le premier ministre a convenu «qu’il y a du travail à faire» pour améliorer la gestion du personnel de Mme Proulx, mais que la situation actuelle «est quand même relativement bonne» à son bureau de comté. Il assure que «la situation sera suivie de très près».
«Pour moi, c’est non-négociable. Partout où j’ai travaillé dans ma vie, que ce soit comme président d’Air Transat ou en politique… On peut être exigeant, on peut travailler fort, mais ça doit se faire dans le respect, dans la bonne humeur. C’est important qu’on ait du plaisir et pour moi, une organisation doit être comme une petite famille. Ce n’est pas le genre de climat que je souhaite», a-t-il dit.
En mars dernier, deux plaintes de congédiement pour cause de maladie ou accident et d’harcèlement psychologique ont notamment été déposées à l’endroit du cabinet de Marie-Eve Proulx par un ex-employé du bureau de circonscription. Ces plaintes se sont soldées par une entente à l’amiable.
Un an plus tôt, en février 2020, d’anciens employés avaient déploré un climat de travail toxique au bureau de circonscription. Au total, une vingtaine d’employés auraient quitté depuis l’élection.
RÉPONSE DE LA DÉPUTÉE
En début de semaine, Marie-Eve Proulx a refusé de s’expliquer sur les nombreux départs à son cabinet, estimant qu’il s’agissait de questions de «régie interne». Elle s’est cependant exprimé mardi sur les réseaux sociaux, à la suite de l'envoi d'un communiqué du bureau de François Legault confirmant sa démission.
«Constatant que j’étais devenue une distraction pour le gouvernement alors que toute notre attention doit être portée envers la gestion de la pandémie actuelle, j’ai informé le premier ministre de mon intention de quitter mes fonctions de ministre déléguée au Développement économique régional», a-t-elle déclaré.
Mme Proulx, qui se décrit elle-même comme une «fonceuse» et une personne «exigeante», souligne avoir été «très affectée» par les allégations des derniers jours la concernant et a tenu à s'excuser si son comportement a blessé certains des membres de son équipe. Elle estime néanmoins que la faute ne lui est pas entière.
«J’ai mes torts, mais je n’ai pas tous les torts», s’est défendu l’élue. «Je suis, et demeure, animée par la volonté de travailler à réaliser les ambitions du Québec», a-t-elle ajouté.
François Legault a fait savoir que les tâches ministérielles de Marie-Eve Proulx allait être redistribuées «un peu plus tard».
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