Un Philippin à Rivière-du-Loup, en quête d’une vie meilleure
Mécanicien dans un garage aux Philippines, ensuite en Arabie Saoudite, pour finalement arriver chez Hyundai Rivière-du-Loup, voilà le parcours qu’a emprunté Remy Mercader au cours des dernières années. En quête d’une vie meilleure pour sa femme et sa fille, le Philippin de 37 ans a voyagé seul jusqu’au Québec en août dernier pour venir travailler, avec l’espoir d’y amener sa famille.
Avant de partir vers l’Arabie Saoudite avec sa femme, M. Mercader gagnait un salaire de 3$ de l’heure aux Philippines dans un garage de mécanique automobile. Sa fille reste toujours dans son pays natal avec des proches, en attendant qu’il parvienne à trouver un endroit où s’établir de façon permanente.
«J’ai été chanceux d’être engagé ici parce qu’ils cherchaient justement un technicien avec mes qualifications», a-t-il expliqué. Après un long processus d’entrevues et d’évaluation de son dossier, il a finalement été embauché chez Hyundai Rivière-du-Loup. «Tout se passe bien et j’ai beaucoup de plaisir. L’endroit est beau mais la température est très différente qu’aux Philippines. Mes collègues me font peur quand ils me parlent de l’hiver», s’est-il exprimé, jetant un regard vers les autres mécaniciens chez Hyundai.
L’une des choses les plus frappantes à son arrivée : les travailleurs doivent assumer les coûts liés à leur hébergement et leurs repas. «En Arabie Saoudite, on travaille sans salaire mais tout est payé par notre employeur, notre transport, notre logement et notre nourriture», a-t-il expliqué. Cependant, Hyundai Rivière-du-Loup s’est assuré de couvrir toutes les dépenses pour ses premiers mois dans la région afin de faciliter son adaptation.
Bien que son environnement de travail soit différent que celui au Moyen-Orient, M. Mercader préfère les conditions au Canada et voudrait éventuellement pouvoir y amener sa famille. «C’est ma priorité de les avoir avec moi.» Il passe d’ailleurs la plupart de son temps libre à parler avec sa femme et sa fille, qui se trouvent toutes deux dans des fuseaux horaires différents. «Ce qui est le plus difficile, c’est surtout d’être tous debout en même temps pour pouvoir s’appeler. Quand je me lève, il est l’heure du souper pour ma fille et l’heure du dîner pour ma femme.»
Selon les informations qu’il a récoltées auprès de son agent d’immigration, trois mois doivent s’écouler après son arrivée afin d’entamer les démarches pour l’obtention d’un permis de travailleur temporaire pour sa femme, et d’un certificat d’acceptation du Québec pour études pour sa fille. «Trois mois, c’est très long. Je suis déjà très nostalgique et je m’ennuie de ma famille.»
INTÉGRATION
M. Mercader a fièrement rapporté qu’il écoute des chaînes de nouvelles télévisées en français pour tenter d’apprendre la langue parlée au Québec. Ses collègues de travail sont également très collaboratifs pour l’aider avec le vocabulaire lié à son emploi. De plus, chaque mardi, il assiste à des cours de francisation au Centre d’éducation des adultes de Kamouraska-Rivière-du-Loup. «Mes collègues de classe sont des Marocains, des Cubains, des Indonésiens, et puis il y a moi, le Philippin», a-t-il lancé, sourire en coin.
Étant le seul étudiant originaire des Philippines, le mécanicien se réjouit d’avoir des collègues de travail chez Hyundai qui l’incluent dans des activités les fins de semaine. «L’un de mes collègues m’a amené pour l’aider à ranger son bateau pour l’hiver au lac Témiscouata. On a eu beaucoup de plaisir. Il m’a aussi présenté à quelques-uns de ses amis.» Quoique banale comme rencontre, M. Mercader considère cette journée comme étant la plus marquante depuis son arrivée. «C’était la première fois que j’interagissais avec d’autres gens en dehors du travail. J’ai trouvé que les Canadiens sont des personnes très divertissantes et gentilles.»
Remy Mercader est reconnaissant de s’être établi à Rivière-du-Loup, mais surtout d’avoir trouvé un employeur aussi accueillant et ouvert d’esprit que René Morin, le propriétaire de Hyundai. Le père de famille s’achètera sa première voiture sous peu, avec laquelle il espère pouvoir reconduire sa fille à l’école prochainement.
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