Une activité commémorative pour la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation à Cacouna
Dans le cadre de la toute première Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk a tenu une journée de commémoration à Cacouna, le jeudi 30 septembre. Diverses activités étaient organisées afin de rendre hommage aux enfants autochtones disparus, aux survivants des pensionnats et leurs descendants.
Cette journée de reconnaissance, très importante aux yeux des communautés et familles autochtones, a été appréciée. «C’est une très belle journée. C’était une volonté du peuple autochtone d’avoir une journée pour se commémorer ces événements-là. La question des pensionnats, une journée où à toutes les années qui vont venir, ça va nous permettre d’avoir une réflexion là-dessus», a exprimé Jacques Tremblay, Grand Chef de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk.
M. Tremblay a par ailleurs ajouté qu’il était doublement content, car à la suite des événements qui ont eu lieu dans la dernière année comme le décès de Joyce Echaquan, un certain éveil est apparu chez les Québécois et les Canadiens.
La journée a débuté très tôt, puisque dès l’aube, un feu sacré a été allumé sur la pointe, près des bureaux de la Première Nation à Cacouna. Les membres de la communauté, tous vêtus de la couleur orange, ont été invités à venir déposer, au pied du feu, des offrandes de tabac ainsi que des pensées positives.
Une cérémonie s'est aussi déroulée sur le site historique de la réserve de Viger. Les membres ont ensuite été invités à participer à la marche commémorative, qui débutait du pavillon Nispekok au pied de la montagne de Gros-Cacouna, et qui se redirigeait vers le feu sacré, entretenu jusqu’au coucher du soleil par un gardien du feu.
Membre et ainée du Conseil des Sages et de la Première Nation, Odette Rioux éprouvait beaucoup d’émotions en cette journée de commémoration. «Je vois ça d’un bon œil, c’est un pas vers l’avant. Ça me donne beaucoup d’espoir, mais la réconciliation n’est pas pour demain. Et ça, je pense que ce serait de rêver. Vous savez, ça fait plus de 100 ans qu’il y a toutes sortes de choses, de sévices que les Autochtones ont vécus. On ne peut pas régler ça du jour au lendemain. Par contre, je me dis qu’il y a un vouloir. C’est bien de valeur de te dire ça, mais Joyce Echaquan, elle n’est pas morte pour rien. Je crois que c’est venu réveiller en même temps beaucoup de douleur, et c’est tant mieux dans un sens, parce qu'il faut que ça cesse», a expliqué Mme Rioux.
Cette dernière reste tout de même optimiste en se tournant vers l'avenir. «Je pense qu'il y a un pas de fait. Aujourd'hui, ce qu'on fait, la marche commémorative, ça va donner quelque chose, c'est une lueur d'espoir», a ajouté l'ainée du Conseil des Sages.
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