Le Tribunal administratif du travail rejette deux plaintes contre la Municipalité de Saint-Antonin
L’ex-directeur général de la Municipalité de Saint-Antonin Gino Dubé a été débouté par le Tribunal administratif du travail le 21 octobre. La juge administrative Myriam Bédard a rejeté ses deux plaintes concernant du harcèlement psychologique et les 20 jours de suspension qui lui ont été imposés le 16 octobre 2019 par la Municipalité.
Entre le 1er octobre 2019 et le 5 mars 2020, Gino Dubé avait déposé quatre plaintes contre la Municipalité. Il dénonçait avoir été victime de harcèlement psychologique, contestait sa suspension, son congédiement et sa destitution en vertu de la Loi sur les normes du travail et du Code municipal. Lors de la première journée d’audience, M. Dubé s’est désisté de deux plaintes contestant sa fin d’emploi.
M. Dubé a été embauché en septembre 2016 comme directeur général secrétaire-trésorier de la Municipalité de Saint-Antonin. Il a formulé à plusieurs reprises des allégations de fraude et disait être en train de colliger un dossier dans le but de le remettre à l’Unité permanente anti-corruption (UPAC) et à la police. Les relations étaient qualifiées de tendues entre le maire, Michel Nadeau, et Gino Dubé. Aucune enquête n’a été faite par l’UPAC ou la police.
Le directeur général refusait que le maire s’approprie ses fonctions administratives de direction et exigeait qu’il respecte le partage des tâches établi par le conseil municipal. «Le respect du partage des compétences entre ceux qui ont les responsabilités administratives et ceux qui ont des responsabilités politiques est souvent source de conflit dans le secteur municipal, particulièrement dans les petites municipalités», peut-on lire dans la décision. La juge administrative estime que ce conflit a entrainé des réactions injustifiables et inacceptables de la part de M. Dubé.
La sanction qui a été imposée à Gino Dubé le 16 octobre 2019, soit sa suspension sans salaire pour une période de 20 jours, était dans le but de faire cesser les «comportements inappropriés du directeur général à l’égard de conseillers et du maire de même que ses propos offensants». «Il est toutefois démontré que le directeur général a l’habitude d’affubler ses collègues de travail et les gens de son entourage professionnel de surnoms ou de qualificatifs irrespectueux, grossiers et souvent même très vulgaires. Sa façon de blasphémer dans le cours de ses conversations et de ses interventions auprès des employés et des élus et l’utilisation d’un langage cru, parfois même répugnant, indisposent son entourage», peut-on lire dans la décision.
À noter que le conseiller municipal et candidat à la mairie, Denis Fortin, a aussi été appelé à titre de témoin lors de l’audience.
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