Dossier du 435, rue Lafontaine
Une décision «sous pression» pour le comité de démolition, convient le maire Bastille
L’audit public organisé au sujet de la demande de démolition du bâtiment situé au 435, rue Lafontaine, à Rivière-du-Loup, a permis de confirmer une chose : le dossier ne laisse personne indifférent. En soirée, le 11 janvier, plusieurs dizaines de citoyens ont partagé leur opinion sur la question et les avis sont très partagés. Une situation qui laisse présager une décision délicate pour le comité de démolition.
La consultation devait être tenue, puisque la demande de démolition, déposée à la Ville, a reçu une opposition citoyenne. Plus de 100 personnes ont fait savoir leur désaccord à démolir la maison ancestrale du centre-ville. Plusieurs d’entre eux étaient de retour mardi soir, maintenant leur position même après les explications du promoteur Yvan Thibault. Ils estiment que le bâtiment possède une importance culturelle et historique trop grande pour qu’elle soit perdue.
Tout autant de citoyens, sinon plus, ont à l’inverse félicité les entrepreneurs pour leur projet. Parmi eux, de nombreux gens d’affaires influents ont souligné l’importance de revitaliser cette partie de la rue Lafontaine. Cette opportunité d’avoir deux promoteurs intéressés à investir à cet endroit est une chance à ne pas manquer après plusieurs années d’inactivité, estiment-ils.
En point de presse, le 12 janvier, le maire Mario Bastille s’est réjoui de constater que ce dossier suscite autant d’intérêt dans la population. Il s’agit d’ailleurs d’une première historique pour la Ville de Rivière-du-Loup depuis l’adoption du règlement concernant la démolition d’immeubles. Jamais, depuis 1994, une demande de démolition n’avait reçu des oppositions.
«Ç’a soulevé les passions, a résumé M. Bastille. Mais c’est ce qu’on voulait, puisque c’est démocratique. On tenait à avoir les deux côtés de la médaille, que les gens s’impliquent et ç’a été bien rendu à ce niveau-là.»
L’élu convient néanmoins que la décision sera importante et que le processus vient maintenant avec une certaine pression. Les deux parties, pour ou contre, sont bien ancrées dans leur idée. «C’est évident que ça amène une pression. Quand tu dois prendre une décision, et que tu veux prendre la meilleure, comme individu, tu as une pression. Des gens seront contents, d’autres ne le seront pas, c’est clair […] Les membres vont prendre la meilleure décision pour le bien futur de la ville. Les élus ne doivent pas seulement penser au moment présent, mais à long terme», a-t-il dit.
«Je ne pense pas que le comité de démolition va pencher du bord du promoteur parce qu’il y a des gens d’affaires impliqués, et vice-versa. Ils vont prendre la meilleure décision, avec les informations qu’ils ont, pour le développement de la ville. C’est là-dessus qu’il faut regarder», a-t-il complété.
Trois membres du conseil municipal de Rivière-du-Loup, Steeve Drapeau, André Beaulieu et Nelson Lepage, siègent sur le comité de démolition. Un employé de la Ville, Éric Malenfant, agit comme secrétaire.
Mario Bastille, comme maire, est substitut au sein de ce comité. Il n’a pas souhaité révéler sa position personnelle sur la question afin de ne pas «influencer» le choix final. Il a toutefois mentionné que les arguments évoqués au cours de la consultation publique lui avaient permis de nuancer son idée, bien qu’elle soit demeurée la même.
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