Places en service de garde : Saint-Clément dans une impasse
Le comité de développement de Saint-Clément se trouve présentement dans une impasse. Même s’il a fait la démonstration que de nombreuses familles n’ont pas accès à des places en services de garde, la balle n’est pas dans son camp. Ouvrir un CPE à Saint-Clément ne fait pour le moment pas partie des priorités du bureau coordonnateur du CPE La Baleine bricoleuse, qui gère les installations dans la MRC des Basques.
Les membres du comité de développement de Saint-Clément Camille Cimon et Christiane Veilleux et la conseillère municipale Christine April estiment que les besoins sont urgents dans la municipalité. Saint-Clément compte 22 enfants de 0 à 4 ans, ainsi que deux responsables en services de garde en milieu familial. L’une d’entre elles devra prochainement fermer ses portes en raison d’un congé de maternité.
Selon l’appel de projets en continu du ministère de la Famille pour développer des places en CPE, les municipalités visées sont Saint-Clément, Sainte-Rita, Saint-Médard, Sainte-Françoise et Saint-Mathieu-de-Rioux.
«On ne veut pas se mettre le bureau coordonnateur à dos. Nous croyons que le mode de fonctionnement du gouvernement doit être revu, ça ne fonctionne pas. Il y a de l’argent disponible, mais nous avons peur que cette belle opportunité nous passe sous le nez sans qu’on ne puisse en bénéficier. Il faut qu’on fasse quelque chose», martèlent Mmes Cimon, Veilleux et April. Selon la conseillère municipale Christine April, la Municipalité appuie à 100 % la venue éventuelle d’un CPE de 13 places sur son territoire et les membres du comité de développement croient qu’il y a assez d’enfants pour le remplir. Elles ont tenté d’approcher des bureaux coordonnateurs d’autres MRC qui pourraient être intéressés à s’installer à Saint-Clément, mais leur demande de dérogation ne correspondait pas aux critères du ministère de la Famille. C'est l'ancien local de la Maison familiale rurale de Saint-Clément, maintenant la propriété de la Municipalité, qui a été ciblé. Il ne manque qu’un titulaire de permis pour chapeauter le tout.
D’après l’attaché politique du député de Rivière-du-Loup-Témiscouata Denis Tardif, Nicolas Dupont-Lessard, les membres du comité de développement n’ont pas le choix de passer par un organisme qui détient un permis pour ouvrir une installation de CPE, et dans les Basques, il n’y en a qu’un seul.
PROJETS DE CPE DANS LES BASQUES
Le comité de développement de Saint-Clément est tributaire des prochaines décisions du conseil d’administration du bureau coordonnateur du CPE La Baleine bricoleuse de Trois-Pistoles. La directrice générale, Chantal Riou, indique qu’elle a déposé à la mi-novembre un projet d’agrandissement de 13 places pour son installation de Trois-Pistoles afin de répondre aux besoins dans la MRC des Basques. Au début du mois de décembre, elle a aussi soumis un projet d’une nouvelle installation de 21 places à Saint-Jean-de-Dieu. L’agrandissement du CPE de Trois-Pistoles a été jugé comme «non recevable» par le ministère, puisque la ville ne faisait pas partie des secteurs visés par l’appel de projets. Mme Riou est toujours en attente d’une réponse concernant l’installation de Saint-Jean-de-Dieu.
Cette municipalité n’est pas non plus visée par le ministère de la Famille. Le bureau coordonnateur de Trois-Pistoles supervise environ 25 responsables en services de garde (RSG), en plus de son installation de 41 places basée à Trois-Pistoles. «Nous voulons développer et offrir des places où sont les besoins, mais on veut être stratégique», explique Mme Riou. L’ambition première du conseil d’administration du CPE la Baleine bricoleuse était d’agrandir l’installation de Trois-Pistoles pour doubler la pouponnière et de construire une nouvelle installation à Saint-Jean-de-Dieu, qui est «plus centrale», selon Mme Riou. Environ 100 noms d’enfants sont inscrits sur la plateforme Place 0-5 ans pour le secteur des Basques.
Si le projet n’est pas recevable pour Saint-Jean-de-Dieu, Chantal Riou se dit ouverte à adresser une demande au ministère de la Famille concernant la municipalité Saint-Clément. «Les gens de Saint-Clément mettent beaucoup de pression pour développer un CPE. On ne veut pas non plus implanter des CPE un peu partout sur le territoire», ajoute-t-elle. Plusieurs CPE de plus petite taille ont vu le jour au cours de la dernière année dans la MRC de Rivière-du-Loup, c’est le cas notamment à Saint-Modeste (25 places) et à Saint-Arsène (21 places).
La directrice générale craint de briser son réseau de responsables en service de garde en milieu familial si elle choisit cette approche. Elle veut aussi éviter de couper l’herbe sous le pied des autres bureaux coordonnateurs de la région qui ont des projets dans des municipalités situées près de Saint-Clément, notamment à Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup. Mme Riou indique aussi qu’un CPE accueille présentement des enfants à Saint-Cyprien.
Elle souligne que le conseil d’administration du CPE La Baleine bricoleuse n’a jamais refusé définitivement de développer projet de Saint-Clément. «Dans cinq ans, dans dix ans, il faudra remplir ces CPE et les gérer. Pour le moment, nous ne sommes pas dans cette vision d’ouvrir des petits CPE un peu partout. Il faut faire preuve de prudence.» Mme Riou indique qu’il est difficile de maintenir la viabilité d’un Centre de la petite enfance dans les municipalités où le bassin de population est plus faible. Pour ouvrir une nouvelle installation, une équipe complète d’entretien, de cuisine, ainsi que du personnel administratif, en plus des éducatrices doit être recrutée. Elle espère aussi que les territoires visés par l’appel de projet seront modifiés prochainement, selon le nombre de demandes adressées au ministère par les familles de la MRC des Basques.
En attendant, le bureau coordonnateur continue de reconnaître de nouvelles responsables en services de garde en milieu familial. Une nouvelle a d’ailleurs été accréditée à Sainte-Françoise dernièrement et une autre le sera bientôt à Saint-Jean-de-Dieu.
Commentaires