Les paramédics des Basques continuent leurs pressions pour abolir l’horaire de faction
Une dizaine de paramédics de Trois-Pistoles du Groupe CAMBI se sont rendus devant le bureau du député de Rivière-du-Loup-Témiscouata Denis Tardif ce 19 avril afin de lui demander de respecter ses engagements prononcés lors de la campagne électorale concernant l’abolition de l’horaire de faction dans les Basques.
Même si le député est en congé de maladie, les paramédics souhaitent rappeler aux élus et à la population que cette promesse avait été réalisée au nom de la Coalition avenir Québec. Ils demandent que le parti honore les engagements pris par l’un de ses députés. L’équipe de Denis Tardif n’a pas voulu faire de commentaire politique à ce sujet.
Le paramédic Guillaume D’Astous milite depuis plusieurs années déjà afin que l’horaire de faction dans les Basques soit converti en horaire à l’heure. En avril 2018, il avait lancé une pétition demandant l’abolition de l’horaire de faction dans les Basques, alors que Jean D’Amour était le député de la circonscription.
M. D’Astous espère que cette fois-ci sera la bonne. «Avec la conversion au Témiscouata dans le secteur de Cabano, ça nous a donné espoir que nous aussi on puisse avoir une conversion ou à tout le moins des changements», explique-t-il. Le paramédic ajoute que la charge de travail à Saint-Cyprien est à peu près équivalente à celle de Cabano au moment de la conversion.
CONDITIONS DE TRAVAIL
Le ministère de la Santé et des Services sociaux demande une charge de travail d’environ 28 heures pour envisager une conversion. À Trois-Pistoles, elle varie entre 40 et 45 heures, répartie sur deux véhicules en horaires de faction. Selon M. D’Astous, au cours des derniers jours, des informations ont filtré à l’effet que le ministère de la Santé et des Services sociaux envisage de convertir les horaires dans plusieurs régions du Québec. Les paramédics des Basques veulent être du nombre. Ils estiment faire figure d’exception puisque les ambulances desservent un secteur où se trouve un centre hospitalier, tout en étant engagés avec un horaire de faction.
Au cours des dernières semaines, quelques ruptures de services ambulanciers sont survenues dans les secteurs couverts par les paramédics des Basques, notamment à Saint-Cyprien. «Les paramédics ont tendance à favoriser des secteurs où il y a un horaire à l’heure versus un horaire de faction. On l’a vu lors des embauches, les jeunes qui sortent du Cégep préfèrent aller dans les secteurs où il y a un horaire à l’heure. Certains de nos collègues ont aussi quitté pour améliorer leurs conditions de vie. À la longue, ça vient engendrer des problématiques en terme de main-d’œuvre», précise Guillaume D’Astous.
Appelée à réagir à la manifestation des paramédics des Basques à Rivière-du-Loup, la ministre responsable du Bas-Saint-Laurent Caroline Proulx a confirmé que le gouvernement du Québec et le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, se sont engagés à revoir les critères pour les transformations d'horaires. Ils devraient être rendus publics sous peu. «On comprend que les ambulanciers préfèrent la prévisibilité d'un horaire à l'heure [...] La décentralisation sera importante dans ces nouveaux critères. On veut donner plus de responsabilité aux régions pour la gestion de la couverture ambulancière sur leur territoire», a-t-elle commenté.
En novembre 2021, la Fédération des employés du préhospitalier du Québec avait transmis une lettre au premier ministre François Legault concernant la fin des horaires de faction. Selon des documents obtenus par le syndicat par la Loi d’accès à l’information, le CISSS du Bas-Saint-Laurent avait recommandé au ministère, en septembre, de convertir l’horaire de faction en horaire à l’heure pour les zones de Trois-Pistoles, La Pocatière et Saint-Pascal.
De plus, le 29 avril 2021, la conversion des horaires a été confirmée pour les paramédics du secteur de Cabano à Témiscouata-sur-le-Lac. Elle représente un investissement annuel supplémentaire de 867 962 $. Pour Trois-Pistoles, ce changement est estimé à 938 000 $.
Lors d’un horaire de faction, les paramédics sont de garde pendant un quart de travail de sept jours consécutifs, 24 heures sur 24. Ils doivent résider dans un périmètre de cinq minutes de la caserne et se rendre à l’ambulance avec leur véhicule personnel, puis démarrer le véhicule ambulancier pour répondre à l’appel d’urgence. Parfois, les temps d’éveil consécutifs peuvent dépasser 25 heures. Dans un contexte d’horaire à l'heure, deux paramédics sont à la caserne ou encore dans le véhicule ambulancier, prêts à partir dans la minute après la réception d’un appel d’urgence.
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