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Quitter le Maroc pour Rivière-du-Loup

Le parcours d’Ayoub Benmanssour, de la finance à la restauration

durée 30 avril 2022 | 06h59
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    En 2020, Ayoub Benmanssour, sa conjointe Hind et leur fille Noor ont tout quitté de leur vie au Maroc afin de poser leurs valises à Rivière-du-Loup, au Québec. Ayoub a renoncé à une carrière de banquier qu’il a occupée pendant 14 ans pour travailler au restaurant McDonald’s de Rivière-du-Loup au Canada, où il a tenté sa chance. Une histoire inspirante d’immigration, d’intégration et d’ouverture aux autres.

    Ayoub Benmanssour est arrivé à Rivière-du-Loup en octobre 2020 avec la ferme intention de gravir les échelons. En un an et demi, il a pu décrocher le poste de gérant du restaurant. «Avant de venir, c’était un défi de réussir dans un autre domaine que les finances. Je voulais aussi réussir en restauration. Le Canada, pour moi, c’est un pays d’opportunités. Rien n’est gratuit, mais si on se donne à fond, c’est sûr qu’on va réussir.»

    Le couple a voyagé beaucoup en Europe et en Asie afin d’aller à la découverte des autres cultures. Leur projet d’immigration au Canada a pris naissance à la moitié de l’année 2019. «On veut toujours savoir comment ça se passe ailleurs. À un certain moment, on s’est dit pourquoi pas, on va s’embarquer dans l’aventure en Amérique du Nord et au Canada», explique Ayoub Benmanssour. Leur choix s’est porté sur le Québec, une province francophone. «Pour faciliter mon intégration, on a décidé de chercher du côté francophone. Notre fille parle français et elle commençait à apprendre l’anglais.» Il parle couramment le français puisqu’il a fait son Master en finance en France, à l’Université de Poitiers. La conjointe d’Ayoub, Hind, qui était ingénieure d’État au Maroc, a décroché un emploi de chargée de projets avec Premier Tech.

    CHOISIR UNE RÉGION

    Avant d’arriver au Québec, la petite famille habitait dans le secteur de Dar Bouazza, en périphérie de Casablanca. Leur plan était donc d’éviter les métropoles au Québec également et d’aller vers les régions. Le couple était à la recherche d’un mode de vie plus sain, loin du bruit des autoroutes et de la frénésie des métropoles.

    «C’est plus facile de s’intégrer dans un environnement restreint que dans une grande ville, que ce soit pour nous ou pour notre fille. On s’est facilement intégrés à Rivière-du-Loup. J’ai commencé à jouer au soccer, ma fille fait du patinage, elle voit des amis, ma femme participe à la chorale […] On a des amis Brésiliens, des Marocains, des Tunisiens, des Québécois aussi, c’est vraiment un mélange. Ce qui est avantageux, c’est que la région nous a facilité la vie», estime Ayoub Benmanssour. Ce dernier s’implique également comme administrateur au Centre d’action bénévole des Seigneuries depuis mars 2022. «J’offre mon temps pour faire du bénévolat parce que je suis reconnaissant envers ce pays qui m’a accueilli», résume-t-il.

    Arriver au Québec en pleine pandémie de COVID-19, en octobre 2020, n’a pas facilité les contacts avec la communauté. Ils ont dû respecter les règles sanitaires strictes imposées par le gouvernement, alors qu’ils venaient à peine d’arriver dans une nouvelle ville, sans cercle social établi.

    «Avec la pandémie au début, c’était facile et difficile. L’accès aux restaurants, aux cafés était restreint il y avait moins de soccer. Ç’a permis à moi, ma blonde et ma petite fille de faire des choses qu’on ne faisait pas beaucoup avant, des activités tous les trois. On a commencé à faire des randonnées, on s’est reconcentrés un peu sur la petite famille.»

    Même s’ils ont laissé derrière eux de nombreux membres de leur famille élargie au Maroc, les réseaux sociaux facilitent les communications et ils peuvent ainsi garder le contact, malgré la distance qui les séparent. «On pense à ces gens-là. Je crois qu’avec les réseaux sociaux aujourd’hui, ça rend les choses un peu moins dures. Ça reste toujours quelque chose qui pèse», résume Ayoub Benmanssour. Il souhaitait avant tout partager son histoire afin de convaincre des personnes qui pensent à amorcer des démarches d’immigration à faire le saut. «Essayez de croire en ce que vous faites. Lorsque vous croyez en ce que vous faites, vous allez réussir. On doit faire confiance en nos compétences. C’est ça le plus important et c’est ce qui fait la différence.»

    Ayoub Benmanssour encourage les immigrants et les gens du Québec à aller les uns vers les autres pour découvrir leurs cultures. «Je ne restais pas dans mon coin en attendant qu’un Québécois vienne me parler. Lui, il est dans son pays. Moi je suis un arrivant, donc c’est moi qui dois aller vers lui. Ça m’a facilité la chose, j’ai su m’intégrer et faire ma place au sein d’une organisation comme McDonald’s. Ça m’a aidé à avoir une promotion, être un gérant.» Il remercie d’ailleurs ses patrons qui lui ont fait confiance et qui ont misé sur lui, même s’il n’avait pas d’expérience dans le domaine de la restauration.

    Ayoub Benmanssour commencera prochainement les démarches pour obtenir son Certificat de sélection du Québec (CSQ), après quoi il lancera sa demande de résidence permanente. Malgré ces démarches bureaucratiques à réaliser, il ne sent pas la différence au quotidien. L’accompagnement des divers intervenants de la région a su alléger cette pression sur ses épaules.

    DÉVELOPPEMENT DE L'IMMIGRATION

    Le Centre local de développement de Rivière-du-Loup était d’ailleurs impliqué dans les démarches d’intégration de la famille d’Ayoub Benmanssour. «L’entreprise s’était occupée d’une bonne partie de la logistique et du logement pour la petite famille. Nous les avons aidés pour les démarches administratives, obtenir un numéro d’assurance sociale, comprendre comment fonctionne le système de santé, le service de garde scolaire, l’obtention du permis de conduire», explique l'agente de développement à l’immigration au CLD de Rivière-du-Loup, Bérangère Furbacco, Elle ajoute que la petite famille a participé à plusieurs ateliers concernant notamment la préparation à l’hiver, les déclarations d’impôts, etc. «Dès le départ, Ayoub nous a demandé où était la ligue de soccer. Il est très impliqué dans la communauté […] C’est grâce à des gens comme eux, qui sont de bons ambassadeurs et qui offrent de leur temps bénévolement, que l’on peut continuer de développer nos services et de leur donner plus d’envergure.»

    En 2021, le Développement de l’immigration du CLD de Rivière-du-Loup a soutenu 180 personnes immigrantes avec conjoints-conjointes et enfants, en plus d’assurer un suivi auprès de 142 personnes immigrantes pour un total de 322 personnes accompagnées.

    commentairesCommentaires

    4

    • MC
      Malacort chantal
      temps Il y a 2 ans
      Il est très étrange de quitter son pays et un emploi de banquier pour un emploi chez Mac Do, de plus raconter cette histoire à dormir debout dans un journal, c'est questionnant. Toute ma famille a quitté son pays d'origine et nous n'avons pas étalé notre histoire dans les journaux pour attirer l'attention ni demander d'aide au CLD
    • DO
      Diane Otis
      temps Il y a 2 ans
      Heureuse de faire votre connaissance, bienvenus chez-vous!
    • LSP
      Lina Saint-Pierre
      temps Il y a 2 ans
      Merci beaucoup pour ce merveilleux partage et bonne continuité dans vos démarches !!
    • FC
      Fabienne Côté
      temps Il y a 2 ans
      Un excellent modèle d’immigration et d’integration dans notre belle société! Ces immigrés sont les bienvenus et félicitations aux Québécois pour leur accueil fructueuse!
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