Fermeture de la clinique médicale à Cacouna : «On espère avoir de la relève»
Le 29 avril, la Clinique médicale de Cacouna a annoncé qu’elle fermait ses portes, par le biais de sa page Facebook. «On a dû fermer nos portes parce qu’on avait plus de relève», a confié le propriétaire et médecin retraité, Daniel Goudreau. C’est un départ à la retraite anticipé par des raisons de santé de la dernière médecin en place qui est à l’origine de la décision, laissant plusieurs centaines de patients orphelins.
Au départ, la docteure devait rester en poste jusqu’en janvier 2023. Une lettre de la RAMQ a été transmise à chaque patient devenu orphelin. Actuellement, les patients doivent continuer leurs suivis avec d’autres cliniques du Groupe de médecine familiale (GMF) qui se situent à Saint-Antonin et à Rivière-du-Loup. Daniel Goudreau mentionne que les dossiers des clients ont déjà été numérisés et qu’ils font partie de la banque de disponibilité pour les médecins de la région. Les patients n’ont donc aucune démarche à entreprendre pour transférer leur dossier ailleurs.
S’ils ont besoin de consulter pour une raison particulière, ils devront appeler au guichet d’accès pour les patients orphelins (GAP) au 1-855-905-5300 pour être référés à la ressource dont ils ont besoin, d’après Sanny Beaulieu, coordonnatrice au GMF du Grand-Portage.
Gilles Turmel, conseiller aux relations médias du CISSS du Bas-Saint-Laurent explique que les patients nouvellement orphelins devront s’inscrire au Guichet d’accès à un médecin de famille (GAMF). Il ajoute que l’attente est d’un peu moins d’un an sur le territoire. Près de 94% des Bas-Laurentiens ont un médecin de famille. On dénombre 108 de ces médecins dans la région. Pour pouvoir servir la population en entier, il faudrait un peu plus d’une quinzaine de professionnels supplémentaires.
LA RELÈVE SE FAIT ATTENDRE
Depuis plusieurs années, la Clinique médicale de Cacouna essaie de recruter de nouveaux médecins. M. Goudreau espère vraiment trouver quelqu’un pour que la fermeture, qui est temporaire, ne soit pas définitive.
Il pense qu’il est plus difficile d’attirer des professionnels «parce que l’attrait pour les jeunes médecins c’est d’être avec d’autres jeunes médecins, des groupes qui leur permet d’être rassurés par leur fonctionnement.» Il raconte que, pourtant, la région offre de belles opportunités de pratiquer de la «vraie» médecine générale : de la pédiatrie, de l’obstétrique, de la gériatrie, de la gynécologie, etc., puisque la clientèle est très diversifiée à Cacouna. «Tu n’es pas dans une région où tu es contraint dans tes actions, tu peux faire n’importe quoi, s’exclame le médecin retraité, c’est très motivant».
Il ajoute que Cacouna est un beau coin de pays, calme et merveilleux. Il conseille à de jeunes médecins et même à des docteurs plus avancés dans leur carrière de considérer cette éventualité : «J’ai passé plusieurs années-là, j’ai été très heureux, je souhaiterais ça à d’autres. Tu peux vraiment être autonome, indépendant, organiser tes horaires et ta vie de façon splendide…», se remémore M.Goudreau.
L’IMPORTANCE DES SOINS DE PROXIMITÉ
La Clinique médicale de Cacouna est un point de proximité pour les gens de la région, mais aussi pour ceux qui se trouvent à l’extérieur. Le propriétaire indique que des gens qui ont quitté la région depuis des années reviennent, même après leur départ. «C’est important pour les gens d’avoir une clinique qui est proche. C’est très commode et très rassurant», confie M. Goudreau. Il assure que d’autres professionnels, ainsi des familles avec des enfants pourrait avoir envie de s’installer dans la municipalité en sachant qu’il y a un service de soins près de chez eux.
La pharmacie qui se trouve dans la même bâtisse, pour sa part, continue ses activités. Le pharmacien-propriétaire, Philippe Lépicier ainsi que sa conjointe veulent se porter acquéreurs du bâtiment. Les démarches sont présentement en cours. Leur but est de rouvrir la clinique, après avoir trouvé quelqu’un pour y opérer afin de poursuivre à prodiguer des soins aux citoyens.
La mairesse de Cacouna, Suzanne Rhéaume est d’ailleurs en communication avec eux depuis le mois de novembre : «C’est un des premiers appels que j’ai fait en entrant en poste». Elle a la volonté de travailler avec les prochains propriétaires pour rechercher des perles rares qui vont pouvoir s’établir dans leur municipalité. «C’est trop important de garder les soins de proximité pour notre population, conclue la mairesse, c’est un service primordial. Sous le même toit on a une clinique médicale et une pharmacie, donc c’est vraiment complémentaire. C’est vraiment apprécié des citoyens».
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