Rivière-du-Loup souhaite aller au-delà d’une simple traverse piétonnière
La Ville de Rivière-du-Loup souhaite transformer l’obligation de sécuriser le chemin de fer pour construire une traverse piétonnière qui a le potentiel de devenir un attrait récréotouristique important pour la région, entre le parc de la Croix et le parc des Chutes. Un projet évalué à près de 2,9 M$ sur lequel les citoyens sont maintenant invités à se prononcer.
L’administration municipale louperivoise a profité de l’adoption d’une résolution décrétant la dépense et l’emprunt de ce projet par les élus pour en présenter les maquettes et les détails, ce mardi 24 mai. Les travaux devraient être lancés dans les prochains mois.
Plus qu’une simple traverse piétonnière, la structure réalisée par des ingénieurs et architectes spécialisés compterait sur une grande bretelle d’accessibilité aérienne à même le parc des Chutes, ainsi que sur deux belvédères – l’un en direction du fleuve, l’autre en direction Sud – dès sa phase I.
La phase II, qui n’a pas été détaillée puisqu’elle n’est pas comprise dans l’emprunt décrété, permettrait ensuite l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, a-t-on précisé.
«On souhaite que ce soit une signature pour Rivière-du-Loup, a concédé le maire Mario Bastille. On pense qu’on a une fenêtre actuellement pour les travaux. C’est sûr que les couts sont importants, plus qu’on s’attendait, mais on pense qu’à long terme, on va réaliser qu’on a bien fait de les faire.»
«UNE OPPORTUNITÉ»
Gérald Tremblay, directeur du Service technique et de l’environnement, a expliqué que la Ville doit effectuer des travaux afin de se conformer et de sécuriser le secteur du chemin de fer où, quotidiennement, des citoyens traversent entre les quartiers Saint-Ludger et Saint-François. Cette situation a été tolérée pendant plusieurs années par le Canadian National, mais ce n’est maintenant plus possible.
«Une rencontre a eu lieu avec le CN et on nous a demandé d’agir […] Plusieurs scénarios ont été discutés», a mentionné M. Tremblay précisant que l’installation d’une simple clôture de protection tout au long de la voie ferrée a été envisagée, mais que cette avenue ne cadrait pas avec la vision municipale.
La Ville ne considère simplement pas qu’il est logique ou sensé d’installer une clôture fermée, d’empêcher les gens de circuler et de les obliger à prendre le pont d’Amours.
«On veut transformer l’obligation que nous avons en opportunité. On sait que plusieurs personnes traversent à cet endroit alors, pour nous, c’est le signal qu’il y a un besoin de circuler et de connecter des quartiers de la ville. Il fallait trouver des solutions, essayer de développer le transport actif et améliorer les choses de façon marquée», a complété Pascal Tremblay, directeur des communications à la Ville de Rivière-du-Loup.
«Au lieu de ne faire qu’une simple passerelle, il a aussi été amené de faire quelque chose qui ne serait pas qu’un lieu de transit, mais également un lieu de rassemblement. On propose donc quelque chose d’unique, quelque chose qui ne se fait pas ailleurs. On veut vraiment ajouter une signature à la ville de Rivière-du-Loup. On veut faire parler de nous pour cette structure et qu’elle devienne une carte de visite, une fierté locale et un attrait incontournable à fréquenter pour les visiteurs», a-t-il ajouté.
COUTS
Selon les estimations de la Ville, la construction de la passerelle et de la rampe coutera plus de 2 M$. À cela s’ajoutent des montants pour la réalisation de travaux de sécurité à la voie ferrée, soit l’aménagement d’une traverse à niveau (25 000 $), l’installation d’une clôture frost (75 000 $) et la signalisation effectuée par les équipes du CN (75 000 $).
La Ville prévoit aussi 414 232 $ pour des imprévus de chantier, ainsi que des honoraires professionnels de 144 500 $. Au total, incluant la TVQ, le projet est estimé à 2 875 502 $.
Notons toutefois que la Ville recevra une subvention de 508 000 $ du gouvernement provincial si les travaux de structure de la traverse sont effectués d’ici la fin de l’année 2022.
Selon Mario Bastille, l’ouverture des soumissions dictera aussi si la Ville de Rivière-du-Loup ira de l’avant ou non avec le projet. Des couts plus élevés que ce qui a été anticipé mèneront à une sérieuse réflexion, a-t-il dit.
OPPOSITION
L’adoption du règlement d’emprunt pour la construction du lien piétonnier est éligible au processus référendaire, c’est-à-dire que les citoyens – s’ils sont assez nombreux à s’y opposer – peuvent demander la tenue d’un référendum sur la question. Pour ce faire, un nombre minimal de signatures doit être obtenu avant une date ciblée.
Déjà, à la séance de conseil municipal du 24 mai, des citoyens présents ont souligné que le moment n’était pas le bon pour investir autant d’argent dans un tel projet, bien qu’il soit à première vue intéressant.
C’est aussi l’opinion du conseiller municipal Carl Thériault qui a été le seul élu à voter contre l’adoption de la résolution décrétant un emprunt. Il a expliqué qu’il s’agissait d’un «très beau projet», mais qu’il préférerait être «plus prudent» au point de vue des finances publiques dans le contexte économique actuel.
Plus de détails suivront…
5 commentaires
"On veut faire parler de nous pour cette structure"
Et voilà, tout est dit.
Voilà la philosophie et l'idéologie du conseil municipal de Rivière-du-loup depuis plusieurs années. "Flasher", voilà la vision de la Ville avec une dévalue des priorités.
Pendant ce temps, Et bien la Ville fait bien parler d'elle avec ce dépotoir et cet environnement à l'abandon face aux milliers de touristes et de citoyens qui passent par le secteur du quai et de la traverse. Elle fait parler d'elle mais pour de très mauvaises raisons.