Martin Hivon claque la porte de l’aéroport de Rivière-du-Loup
Gestionnaire de l’aéroport de Rivière-du-Loup depuis 10 ans, Martin Hivon, propriétaire de l’entreprise Aviation MH, fermera les livres le 30 septembre prochain. L’appel d’offres concernant l’exploitation des installations de l’aéroport publié par la Ville de Rivière-du-Loup a été annulé le 15 juillet. La seule proposition soumise, celle d’Aviation MH, a été écartée puisqu’elle n’a pas franchi l’étape de «l’évaluation de la qualité».
Martin Hivon ne décolère pas. Il ne comprend tout simplement pas pourquoi son offre n’a pas été retenue pour la suite du processus. «Je suis le seul à avoir soumissionné au premier appel d’offres, c’était un copier-coller d’il y a cinq ans pour la gestion de l’aéroport.»
Karine Plourde, conseillère aux communications à la Ville de Rivière-du-Loup, indique qu’aucune soumission conforme n’a été reçue lors du premier appel d’offres lancé en juin. Selon Mme Plourde, le comité d’évaluation ne tient pas compte de l’historique du terrain, il se base sur le dossier d’accompagnement et sur les documents déposés. «Lorsque la soumission ne passe pas l’évaluation de la qualité, elle ne se rend pas à l’étape du prix. Cet appel d’offres est réputé sans soumission […] Le processus recommence et toute personne intéressée peut déposer une soumission recevable», a-t-elle commenté.
Le pilote et gestionnaire de l’aéroport n’a pas l’intention de déposer une nouvelle soumission pour le deuxième appel d’offres, dont la date limite est le 26 aout. «J’ai toujours agi auprès de la Corporation de l’aéroport comme conseiller et expert technique, mais quand ça ne fait pas leur affaire, ils me font un coup comme ça. Il ne faut pas rire du monde», renchérit Martin Hivon.
Ce dernier indique que la gestion de l’aéroport permettait à son entreprise de réaliser une économie d’échelle, puisque ses employés travaillaient à la fois pour l’aéroport et à l’école de vol. «Je gère l’aéroport depuis 10 ans, je le développe et je suis traité comme ça ? C’est bien de valeur, mais arrangez-vous avec votre aéroport […] Je ne suis pas le bienvenu. Un peu de respect et d’écoute, ça ne coute pas cher», conclut M. Hivon. Il craint que la Ville de Rivière-du-Loup ne reçoive aucune soumission, ou encore que les prix explosent.
Sa décision, elle, est définitive. «Je ne suis pas le genre de gars qui change d’idée. J’ai bien essayé de jaser avec eux, mais ma décision est prise.»
Le 30 septembre, il fermera l’école de pilotage et vendra les avions, puisque les gestionnaires devront sortir des locaux de l’aéroport de Rivière-du-Loup à la fin de leur contrat. De nombreuses personnes suivant leur formation de pilote en subiront aussi les contrecoups. Rappelons que Martin Hivon a organisé deux spectacles aériens d’envergure à Rivière-du-Loup en 2017 et en 2019. Il est instructeur de classe 1 et instructeur de vol acrobatique de classe 1, tout en ayant servi dans les Forces canadiennes, entre autres comme pilote opérationnel de CF-18.
TRAVAUX À VENIR
D’importants travaux de réfection de la piste et du tarmac, estimés à 8 M$, seront réalisés en 2023 à l’aéroport de Rivière-du-Loup. Québec financera près de 6 M$ par l’intermédiaire du programme d’aide québécois pour les infrastructures aéroportuaires régionales. Cette annonce, réalisée en juin 2019, incluait aussi l’acquisition d’une station d’observation météorologique automatisée.
L’aéroport de Rivière-du-Loup a accueilli des vols de Boeing 737-400 au cours des mois de juin et juillet. Les avions de l’entreprise Nolinor Aviation ont effectué entre 8 et 10 vols par semaine à partir de la piste de Rivière-du-Loup, puisque la piste principale de l’aéroport de Mont-Joli est présentement en rénovation.
7 commentaires
Des dossiers importants que la ville devrait toujours garder comme priorité (traversier, aéroport, etc). Faut bien s’entourer de personnes comme M.Hivon pour developper notre ville, pas les faire fuirs.
Je propose aux spécialités du NET de partir une pétition en ligne pour garder M. Yvon en place.