Feu vert pour le complexe santé de Medway
Le Complexe Santé Rivière-du-Loup, ce mégaprojet de neuf étages souhaité au centre-ville louperivois par le Groupe Medway et ses partenaires, pourra aller de l’avant. Mercredi soir, réunis dans le cadre d’une séance extraordinaire du conseil municipal, les élus municipaux ont adopté les dernières résolutions traçant la voie vers sa concrétisation.
Les membres du conseil ont d’abord autorisé officiellement la démolition de l’immeuble à logements et le déménagement de la maison patrimoniale situés au 27-29 et 31-33, rue Saint-Louis, comme l’avait fait au préalable le comité de démolition. Les permis devraient d’ailleurs être délivrés rapidement, bien qu’aucune date n’ait été avancée.
Les élus municipaux ont aussi approuvé les plans architecturaux déposés par Medway pour ce projet, l’étape finale qui permettra la délivrance du permis de construction. Ils ont confirmé que ceux-ci cadrent, selon eux, avec les objectifs du Règlement sur les plans d'implantation et d'intégration architecturale. Le projet a préalablement obtenu la recommandation du Comité consultatif d’urbanisme (CCU).
«Le dossier a été discuté au CCU. Ç’a été analysé. Il y a eu des demandes faites à Medway. On voulait que l’entreprise fasse ses devoirs et corrige certaines choses. Ils sont revenus avec un deuxième plan et c’est celui-là qui été accepté», a résumé le maire Mario Bastille, sans toutefois préciser la nature des ajustements effectués.
«Pour ce que j’en sais, ce soir, on vient clore le dossier, a-t-il ajouté au terme de la séance, devant les médias. Pour la Ville, on passe maintenant à un autre appel.»
Le directeur du Service du développement territorial, Thomas Ruest-Gagné, a expliqué que cette séance extraordinaire représentait la dernière étape d’approbation de la Ville au niveau politique. «Maintenant, les permis seront délivrés conformément à la règlementation en vigueur et aux orientations prises», a-t-il dit.
«Théoriquement, les inspecteurs ont tout en main pour délivrer les permis [nécessaires aux travaux]. Il ne reste peut-être que de fins détails techniques au niveau administratif.»
COMMISSION MUNICIPALE
Cette séance extraordinaire du conseil a été organisée quelques jours seulement après que la Commission municipale du Québec (CMQ) ait rendu public un «jugement favorable» quant à la conformité de certains règlements adoptés par la Ville en concordance avec son plan d’urbanisme, notamment pour consolider le pôle santé au centre-ville.
Cette contestation dont faisait l’objet la Ville de Rivière-du-Loup avait mis sur pause l’entrée en vigueur des règlements ciblés, et par le fait même, la délivrance des permis demandés.
Précisions que la CMQ a déclaré deux des trois règlements «conformes». Le juge a cependant décliné «toute compétence pour décider de la conformité» du troisième règlement, estimant que cette question relève de la Cour supérieure du Québec.
D’AUTRES RECOURS ENVISAGÉS
Présents dans la salle du conseil municipal, des membres de l’organisme Rivière-du-Loup en éveil, qui militaient pour que le projet Medway ne se réalise pas au centre-ville, du moins dans sa forme actuelle, n’ont pas caché leur déception. C’est cependant sans surprise qu’ils ont pris connaissance des plus récentes décisions des élus.
«On voit le chemin qu’emprunte la Ville depuis le début, alors ce n’est pas une surprise, mais c’est affligeant et triste, a indiqué le président, Pierre Landry. Disons que j’aurais aimé que nos élus collaborent davantage avec les citoyens pour ce projet. On est déçus, c’est évident.»
Si la Ville de Rivière-du-Loup va de l’avant avec le projet, les membres de l’OBNL prétendent encore que des recours sont possibles et ils comptent s’en prévaloir.
«Nous allons évaluer les options. Des annonces pourraient être réalisées très prochainement», a souligné le Pierre Landry, prudemment. «Pour nous, ce dossier-là n’est pas clos encore», a-t-il ajouté, mentionnant que des contacts ont déjà été faits auprès de la Cour supérieure du Québec.
UNE MAIN TENDUE
Par ailleurs, le maire Mario Bastille s’est adressé aux membres de Rivière-du-Loup en éveil en fin de séance. Certains diront qu’il a tendu la main à l’organisme, ouvrant la porte à une collaboration future dans d’autres dossiers.
«Depuis le début, je ne suis pas un gars de confrontation, je veux travailler en collaboration, mais c’est certain qu’on arrive à certains moments où il faut prendre des décisions qui vont faire l’affaire de certains citoyens et d’autres non», a d’abord déclaré le maire Mario Bastille aux membres des médias.
«Je crois qu’il y a une expertise à Rivière-du-Loup en éveil, une pertinence, et si on peut travailler ensemble pour défendre les intérêts des citoyens de Rivière-du-Loup dans certains dossiers comme le maintien de la traverse, les logements abordables ou les places en garderie, je crois que ça pourrait être intéressant», a-t-il complété.
Une invitation qui n’a pas été déclinée par Pierre Landry. «C’est évident que pour tout projet qui va nous apparaitre positif pour Rivière-du-Loup et ses citoyennes et citoyens, en autant que faire se peut, Rivière-du-Loup en éveil va coopérer avec les instances impliquées, que ce soit la traverse ou un autre dossier de cette nature», a-t-il réagi.
Il a néanmoins ajouté un bémol. «Si la Ville prend tendance à aller vers [des projets comme celui de Medway], vers ce type d’infrastructures, notre collaboration pourrait être limitée […] Mais pour des projets porteurs et intéressants, on va être là. On est des citoyens impliqués et on croit à la démocratie, à la Ville et à son développement.»
4 commentaires
Je ne peux pas croire que les opposants vont continuer à faire des revendications et refaire d' autres procédures nouvelles pour empêcher un tel beau projet pour notre ville. Vous avez eu votre réponse et la majorité de la population est pour ce projet. Alors on passe à autre chose et je me permets de féliciter le conseil de ville et les divers comités qui ont procédé dans ce dossier.