Un congédiement cause la controverse à Saint-Honoré-de-Témiscouata
Une employée de Saint-Honoré-de-Témiscouta soutient avoir appris son congédiement lors d’une séance extraordinaire du conseil municipal, la semaine dernière. Une situation qui a fait réagir les citoyens de la municipalité au cours de la dernière fin de semaine et que dénonce aujourd’hui la principale intéressée.
Mélanie Hébert était coordonnatrice des loisirs à la Municipalité de Saint-Honoré-de-Témiscouata depuis juin 2021. Elle regrette avoir été mis au courant qu’elle perdait son emploi lors d’une séance publique diffusée sur Facebook, le 17 novembre dernier. Elle était alors identifiée comme «l’employée numéro 20», sans que son nom soit mentionné.
Malgré des tensions avec la direction générale, elle soutient n’avoir jamais été rencontrée pour qu’on lui annonce formellement qu’elle était licenciée.
«La journée même, on m’a demandé de remettre mes clés, alors je me doutais bien que c’était une possibilité. Mais personne ne m’a rencontrée, aucun élu n’a souhaité avoir ma version des faits pour comprendre ce qui se passait», indique-t-elle.
«Le lendemain matin, un huissier s’est présenté chez moi à 7 h pour me remettre ma lettre de licenciement et réquisitionner mon ordinateur et mes dossiers […] C’est tuer une mouche avec un bazooka. Il me semble que j’aurais dû être convoquée, rencontrée. Les choses auraient dû être faites autrement.»
Dans la résolution lue par la mairesse Andrée Dubé, et adoptée en majorité, la Municipalité explique que «l’employée numéro 20» a perdu son emploi pour «insubordination» à l’endroit de la direction générale. On mentionne qu’elle a, «à maintes reprises», transgressé les engagements et responsabilités qui lui incombaient en vertu de son contrat et de son code déontologique. On lui reproche aussi de ne pas avoir corrigé la situation, même après «avoir reçu plusieurs directives et instructions» lui permettant de prendre connaissance de ses fautes et des manquements reprochés.
Or, Mélanie Hébert maintient n’avoir jamais rencontré la direction générale de façon formelle au sujet de ses actions jugées répréhensibles. Cependant, elle ne cache pas que la situation était tendue avec son employeur et avoue aussi avoir reçu un avertissement disciplinaire par la Municipalité. Une missive qu’elle a d’ailleurs refusé de signer, surprise de cette façon de faire.
«Je trouvais que c’était ridicule. J’ai donc décidé de répliquer avec une lettre adressée aux élus dans laquelle j’expliquais le climat dans lequel je travaillais. Je n’y ai pas été de main morte, et je savais qu’il pouvait y avoir des répercussions, mais je m’attendais à ce que ça fasse correctement», a-t-elle dit.
«Finalement, je n’ai jamais eu une autre occasion d’expliquer ma version et de me défendre. J’ai des arguments, du contexte à amener pour tout ce qu’on me reproche, mais on ne m’a jamais rien demandé. Les élus ont écouté le directeur général religieusement et ils ont décidé que c’est sa parole qui était la bonne.»
Mélanie Hébert souhaite dénoncer les façons de procéder de la Municipalité. Elle estime que sa réputation a été entachée par l’aspect public de son congédiement. Bien que son nom n’ait jamais été mentionné, elle souligne que son identité n’a pas été protégée, puisque l’équipe municipale est petite et qu’elle est très impliquée dans la communauté. Elle envisage maintenant d’entamer des démarches juridiques, notamment pour que cette situation ne se reproduise plus dans le milieu municipal.
Toute cette histoire a fait réagir à Saint-Honoré-de-Témiscouata ces derniers jours. Plusieurs citoyens ont dénoncé la façon de faire des élus sur les réseaux sociaux. La Municipalité de Saint-Honoré-de-Témiscouata, qui a limité les commentaires sur Facebook, n’a pas souhaité commenter le dossier davantage.
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