Une période de questions houleuse à Saint-Antonin
La période de questions de la séance du conseil de la Ville de Saint-Antonin s’est étirée sur près de deux heures le 11 avril et s’est plutôt transformée en «période de confrontation», durant laquelle des citoyens ont tour à tour remis en question l’intégrité et l’attitude du maire Michel Nadeau, ainsi que les choix des élus du conseil municipal, notamment en ce qui concerne les couts du contrat de déneigement.
Au terme de cette séance houleuse qui rassemblait une cinquantaine de citoyens dans le Centre Réjean-Malenfant, le maire Michel Nadeau a évoqué la possibilité d’instaurer un règlement encadrant la période de questions lors des assemblées publiques de la Ville.
«On va s’en venir comme Rivière-du-Loup, par rapport à deux ou trois personnes. Elles sont en train d’écœurer mes directeurs de travaux publics […] On va mettre en place une ligne de conduite [pour les périodes de questions]. On a de la misère à recruter du monde et on a des personnes qui sont en train de remettre des projets dans les tiroirs parce que des citoyens regardent toutes les virgules», a expliqué M. Nadeau.
Il estime être à un cheveu de perdre son nouveau directeur des travaux publics. Depuis trois mois, les relations sont particulièrement tendues entre le maire et les citoyens lors des séances publiques. Le ton lève, de part et d’autre.
Lors de la séance publique, le citoyen Réjean Caron (auteur d’une lettre ouverte diffusée dans l’édition d’Info Dimanche du 5 avril) a encore une fois remis en doute les chiffres fournis par la Ville de Saint-Antonin, et basés sur les états financiers, en lien avec le contrat de déneigement. Il continuait de confronter les informations de la Ville avec ses propres calculs.
Le contrat de déneigement d’un tronçon de 24 kilomètres, d’une durée de cinq ans, a été octroyé à l’entreprise Excavations Bourgoin & Dickner pour la somme de 2,4 M$. L’entreprise était la seule à déposer une soumission lors de l’appel d’offres lancé en octobre 2022.
«Je suis assis là, je fais mon travail, si vous trouvez que ce n’est pas assez, je peux aller ailleurs», a lancé le nouveau directeur des travaux publics, Carlo Brousseau, au citoyen Réjean Caron. Le maire Michel Nadeau a dénoncé «l’exagération» de certains citoyens lors de la période de questions. «Ce soir, on essaie encore d’ébranler mon personnel et ça, j’ai de la misère avec cela.» Les interventions de Carlo Brousseau ont permis d’obtenir une compensation de 130 000 $ supplémentaire du ministère des Transports du Québec afin de réduire la facture du déneigement, ont annoncé les élus le 11 avril.
Des allégations concernant des conflits d’intérêts ont aussi fait surface, mais puisqu’elles n’ont pas été soumises à l’épreuve des faits, Info Dimanche a pris la décision de ne pas les relater.
La citoyenne Estelle Dupont assistait pour la première fois à une séance publique du conseil de la Ville de Saint-Antonin. «Je suis estomaquée. Je repars très déçue de voir la façon dont ça se passe. Vous ne prenez pas toujours le temps d’écouter les gens, vous coupez la parole, vous levez le ton, vous montrez du doigt. Je suis très mal à l’aise de voir cela […] Je pense que les citoyens de Saint-Antonin valent plus que ça.» Elle affirme qu’il faudra revoir la façon de fonctionner à la Ville de Saint-Antonin.
La citoyenne et bénévole Marie-Hélène Caron a aussi pris le micro pour dénoncer «le combat de coqs qui n’est pas inspirant du tout» entre le maire et certains citoyens concernant le contrat de déneigement. Elle a réclamé davantage de services pour les citoyens et les jeunes familles qui se sont installées au cours des dernières années à Saint-Antonin.
Des critiques ont aussi été formulées envers le maire concernant l’achat d’un terrain de 70 hectares par la Ville de Saint-Antonin au cout de 480 000 $ pour le développement d’un parc vert. Michel Nadeau voit plutôt ce projet comme un investissement pour les familles et le futur de la Ville.
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