Un appui de taille pour la fusion entre Lac-des-Aigles et Saint-Guy
Malgré la vive opposition de la MRC des Basques, la Commission municipale du Québec (CMQ) voit d’un très bon œil le regroupement entre les municipalités de Saint-Guy et Lac-des-Aigles. Elle croit même que la fusion «demeure la meilleure solution» pour l’avenir de ces deux municipalités.
Sylvie Piérard, membre de la Commission municipale, a fait cette conclusion dans un rapport d’audience publique déposé le 20 juillet. Elle a du même coup recommandé à la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, «de donner suite» à la demande des municipalités et de constituer une seule entité avec elles. La nouvelle municipalité conserverait le nom «Lac-des-Aigles» et serait située dans la MRC de Témiscouata.
«Le regroupement de Saint-Guy et Lac-des-Aigles constitue une solution cohérente et naturelle, dans un contexte où les deux communautés sont intimement liées, tant par leur vision de développement que par les gens qui les composent, la proximité de leur territoire et les services et commerces qu’elles utilisent», a écrit Mme Piérard dans un rapport d’une vingtaine de pages.
Elle a aussi souligné que les deux entités municipales entretiennent des liens étroits, notamment puisque Lac-des-Aigles fournit déjà des ressources humaines et de services à Saint-Guy. «Elles offrent une complémentarité qui permettra, le cas échéant, de dynamiser les deux communautés et de freiner la décroissance démographique et économique», a-t-elle précisé.
CONSULTATION PUBLIQUE
Ce rapport a été réalisé à la suite d’une consultation publique tenue en juin. Parmi la quarantaine de commentaires recueillis, tous les participants du territoire de Lac-des-Aigles (29) ont formulé́ un commentaire ou émis une opinion en faveur du regroupement. Seulement deux personnes sur douze participants de Saint-Guy ont manifesté́ leur désaccord envers la fusion et une personne n’a pas pris clairement position.
La vraie opposition, dans ce dossier, est venue principalement de la MRC des Basques qui s’est exprimée au nom de tous les maires des municipalités de la MRC, à l’exception de celui de Saint-Guy, a rappelé la Commission dans son document.
La MRC des Basques a d’ailleurs déposé un mémoire manifestant son opposition au regroupement. Ce dernier évoquait que la perte du territoire de Saint-Guy représentait une perte de 10 % du territoire de la MRC, l’un des plus petits territoires de MRC au Québec. Il rappelait aussi que d’autres regroupements seraient éventuellement possibles.
Le préfet de la MRC Les Basques, Bertin Denis, avait également déposé une pétition de 32 citoyens de Saint-Guy indiquant leur désaccord.
Bien qu’elle concède que le regroupement envisagé aura des impacts sur la MRC, et qu’elle dit être sensible à la volonté de certains citoyens de Saint-Guy de vouloir garder le statuquo afin de ne pas perdre le nom de la municipalité, la commission reste d’avis que la fusion «demeure la meilleure solution».
Selon la Commission, la pénurie de main-d’œuvre, la nécessité d’optimiser les ressources financières et les difficultés à former un conseil municipal constituent tous des motifs valables au soutien du projet.
«La Commission […] considère que le regroupement présente beaucoup plus d’avantages pour [Saint-Guy] que d’inconvénients», a résumé Sylvie Piérard.
Rejoint en début de semaine, le préfet Bertin Denis a confirmé avoir pris connaissance des conclusions du rapport. Il assure avoir plusieurs critiques à son endroit et confirme que la MRC n’a pas lancé la serviette dans ce dossier. «On va essayer de jouer les dernières cartes qu’on a», a-t-il dit en évoquant des discussions avec le cabinet de la ministre Laforest.
Rappelons que si la fusion obtenait le feu vert du MAMH, les maires Gilles Roussel et Pierre Bossé agiront respectivement comme maire, maire supplément et représentant de la nouvelle municipalité à la MRC. Ils alterneront leur rôle aux trois mois jusqu’à la première élection générale (2025).
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