Découverte d’une deuxième espèce d’écrevisses au lac Témiscouata
Des écrevisses à pinces bleues ont été découvertes dans les eaux du lac Témiscouata. Alain Tardif, citoyen engagé de Témiscouata-sur-le-Lac, a observé et photographié un spécimen inerte pendant sa tournée décennale du plan d’eau cet été.
L’observation a été confirmée à Info Dimanche par le ministère de l’Environnement de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.
M. Tardif indique que son signalement était le premier répertorié par le gouvernement concernant cette écrevisse. Il souligne cependant que la biologiste avec laquelle il a échangé à la Direction de la gestion de la faune du Bas-Saint-Laurent à Rimouski connaissait la présence du crustacé puisque des images avaient circulé sur les réseaux sociaux il y a quelques années. «Le gouvernement le savait donc de façon interposée», soutient-il.
De fil en aiguille, le photographe a retrouvé le plongeur amateur, Pierre Blanchet, qui a capté des images. Ce dernier a fait la découverte d’une écrevisse à pinces bleues par pur hasard en novembre 2021, sans savoir qu’il s’agissait d’une nouvelle espèce dans le lac Témiscouata. Il l’a appris tout récemment lorsque M. Tardif l’a contacté.
M. Blanchet croyait que ce n’était qu’un plus gros, et donc plus âgé, spécimen d’écrevisse de ruisseau dont la présence est connue depuis plusieurs dizaines d’années dans l’étendue d’eau. «C’est plaisant en tant que plongeur de dire que j’ai trouvé une nouvelle espèce dans mon lac, d’où je suis originaire», a-t-il confié.
L’écrevisse à pinces bleues est une espèce indigène du Québec, c’est-à-dire qu’elle vit dans sa zone de répartition naturelle ou de dispersion potentielle. «Pour le moment, aucun élément ne nous porte à croire que sa présence au Bas-Saint-Laurent est préoccupante», a souligné le ministère. Indiquons que dans certains écosystèmes fragiles, cette espèce peut être considérée comme envahissante. Le cas a notamment été rapporté du côté du parc national de Banff en Alberta à l’été 2022.
«La seule espèce d’écrevisse présente au Québec dont le caractère envahissant est démontré est l’écrevisse à taches rouges que l’on retrouve dans les régions de Lanaudière, Laurentides, Montréal, Montérégie et l’Outaouais», informe le ministère.
BIENTÔT RECONNUE?
Malgré la présence connue de l’écrevisse à pinces bleues, le gouvernement n’ait pas enregistré l’espèce comme étant existante au lac Témiscouata, rapporte Alain Tardif. Il ne comprend pas que cette inscription n’ait pas déjà été faite sachant que le ministère était au courant.
Même si la première observation ne remonte qu’à 2021, il croit que le crustacé pourrait être arrivé depuis bien plus longtemps dans l’étendue d’eau. «Des écrevisses c’est nocturne, ça vit la nuit. Donc c’est très difficile de les découvrir», explique-t-il.
Il souhaite ainsi l’inscription de l’écrevisse à pinces bleues comme l’une des espèces aquatiques vivant dans le lac Témiscouata. «Je veux juste faire rectifier ce fait-là et dire que l’écosystème aquatique est enrichi d’une espèce qui était inconnue jusqu’à ce jour, mais qui était là», partage le citoyen. Sa découverte montre une plus grande diversité faunique au lac Témiscouata, d’après lui.
Selon une étude réalisée par Jean-François Desroches et Jean Dubé en 2007, les écrevisses à pinces bleues, aussi appelées écrevisses nordiques, se situent davantage dans l’ouest du Québec et n’étaient donc pas répertoriées dans l’Est-du-Québec. Huit types de ces crustacés se trouvent dans la province, dont deux au lac Témiscouata aujourd’hui.
Le Ministère invite les citoyens qui découvrent des spécimens particuliers à lui faire parvenir des photos par courriel à l’adresse suivante : [email protected].
Commentaires