Mesure d’expulsion suspendue: «J’attends avant de crier victoire» -Simon Croz
Le Pistolois d’adoption, Simon Croz, visé par une mesure d’exclusion par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) n’est plus forcé de quitter le Canada. Même si une partie du poids sur ses épaules est tombé, le cinéaste patiente avant de célébrer.
Une importante étape a été franchie dans le dossier d’immigration de Simon Croz dans les derniers jours. Il a été informé, il y a près d’une semaine, que sa demande de résidence permanente (RP) était jugée conforme. «Ça veut dire que ce n’est plus qu’une question de temps, de mois, avant que je reçoive ma RP», a-t-il écrit.
«C’était un soulagement important pour nous. C’était le début des bonnes nouvelles», a confié Simon Croz en entrevue avec Info Dimanche. Cinq jours plus tard, il apprenait que la conformité de sa résidence permanente suspendait son obligation de retourner en France.
À la réception de ce dernier document, le Pistolois a immédiatement contacté l’agent des services frontaliers rencontré le 21 septembre afin de savoir si la lecture qu’il en faisait était la bonne. Il en a profité pour savoir s’il pouvait remettre la main sur son passeport. Il devra toutefois attendre jusqu’à l’obtention officielle de sa résidence permanente. Il ne peut donc pas quitter le pays durant cette période.
«C’est quand même un soulagement, mais ce n’est pas la fin des aventures», a-t-il souligné. Le 31 octobre marquera 180 jours depuis la perte de son statut juridique au Canada.
M. Croz a envoyé une demande de permis de travail ouvert à l’IRCC le 24 septembre. Cette dernière est classée urgente depuis le 19 octobre à la suite de l’intervention du député fédéral, Maxime Blanchette-Joncas, dans le dossier. Cette étape fondamentale permettra au cinéaste de recouvrer ses droits et de se chercher un nouvel emploi.
Malgré ces avancées dans la bonne direction, le mouvement #unispoursimon se poursuit jusqu’à ce que toutes les démarches d’immigration soient terminées. Les délais donnés par l’IRCC restent informatifs, indique le Pistolois. Ainsi, il n’a aucune idée quand arrivera la conclusion de toute cette histoire et il n’a aucun moyen à savoir si le soutien de la communauté a pu avoir un effet sur sa situation.
Même le député bloquiste fédéral ne sait quand le dossier du cinéaste sera régularisé. Classé urgent, il pourrait y avoir des conclusions en terme de semaines, voire de mois.
«Il n’y a pas cette transparence-là et je pense qu’[elle] est là un peu pour protéger l’IRCC pour ne pas donner de faux espoirs et pour ne pas indiquer si à une étape il y a eu un soutien particulier», partage-t-il.
Et malgré les nombreux déboires vécus par plusieurs immigrants rapportés dans plusieurs médias, «les problèmes systémiques de l’immigration au niveau de l’IRCC demeurent», se désole Simon Croz.
Maxime Blanchette-Joncas dénonce cette situation: «On voit des personnes dont le dossier est bloqué et qui passent des années sans pouvoir parler avec un agent d’IRCC. C’est inhumain, et des gens ont simplement perdu espoir, ont abandonné leur rêve de vie d’immigrer au Québec».
«On entend beaucoup d’histoires. Il y a quand même encore beaucoup de zones d’ombres malgré le fait qu’on en parle», soulève M. Croz. Il aimerait trouver un moyen pour que de véritables changements soient effectués. «C’est important que le Canada opère des changements», a-t-il affirmé.
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