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Rêver à l’Himalaya et à son Everest  

durée 12 novembre 2023 | 06h56
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Jo-Annie Pépin a voyagé dans une quarantaine de pays. Elle a vu l’Asie, l’Europe et même les pyramides d’Égypte. Mais un tout petit pays enclavé entre l’Inde et le Tibet l’a toujours attirée et intriguée, le Népal. Récemment, elle s’est offert une aventure et non la moindre : l’ascension d’une partie de l’Everest. 

    La femme de 39 ans, originaire de Pohénégamook, n’est ni une grande aventurière, ni une alpiniste. Seulement une sportive qui, maintenant qu’elle a repris sa forme en main, est prête à s’offrir le défi de ses rêves. Quelque chose qui était tout au sommet, littéralement, de sa «bucket list» depuis de nombreuses années.

    «Au plus profond de moi-même, j’ai toujours eu cette fascination, cette passion pour le Népal ainsi que pour le mont Everest, la plus haute montagne du monde culminant à 8848m d’altitude», a récemment partagé la voyageuse.  

    «C’est une obsession, quelque chose de viscéral et très profond. Je suis attirée par la culture, la sérénité de ce pays et la complexité de se rendre à cette montagne.»

    Après des mois, voire des années de réflexion et d’organisation, Jo-Annie Pépin a décidé de se lancer. La réalisation de son rêve, la première enjambée, se fera le 22 mars 2024. Suivront trois semaines d’expédition à travers l’Himalaya, mais surtout vers un but précis : l’Everest. 

    Photo : Pixabay

    165 KILOMÈTRES DANS LES MONTAGNES

    Mme Pépin, une infirmière de formation, ne vise pas le sommet. Elle souhaite cependant atteindre le camp de base du versant sud situé à 5 364 mètres d'altitude. Un défi «accessible» qui demeure néanmoins considérable, plus important même que l’ascension du Kilimandjaro (3 962 mètres).

    L’expédition dont elle fait partie, laquelle sera dirigée par l’aventurier québécois Gabriel Filippi, partira de la capitale Katmandou pour se rendre en avion à Lukla, un petit village réputé comme point de passage pour les touristes de l’Himalaya et dont la piste d’atterrissage est jugée comme l’une des plus dangereuses au monde. 

    Ce ne sera pourtant que le début des émotions fortes. Jo-Annie Pépin vivra ensuite 
16 jours de marche à travers des villages lointains où aucune circulation n’existe. En tout, elle franchira 165 km de marche à travers les montagnes et leurs dénivelés. Elle rencontrera des sherpas, passera des nuits dans des refuges et des tentes et, surtout, devra s’acclimater à une altitude peu commode sur le corps.    

    Une fois au camp de base de l’Everest, elle souhaite faire deux expéditions supplémentaires. L’une pour atteindre le sommet de Kala Patthar de nuit afin de voir le lever du soleil derrière l’Everest, un spectacle unique, enflammé. À ce moment elle devrait être à plus de 5 600 mètres d’altitude, «un sommet» dans son expédition. Pour l’autre, elle compte partir quelques jours vers la vallée de Gokyo où une dernière ascension l’attend. 

    «J’ai envie de pousser mes limites», a soutenu Jo-Annie Pépin au sujet de ses motivations de départ. Elle s’entraine actuellement au quotidien, parcourant plus de 70 kilomètres chaque semaine en complément à plusieurs séances de musculation, d’étirement et de mobilité en gymnase. 

    «Ce sera un défi physique très important, mais aussi psychologique. On ne peut pas savoir comment on va réagir par rapport à l’altitude. Pour certaines personnes, même des athlètes, c’est très difficile, mais je serai prête. Je serai aussi en confiance et en sécurité, très bien accompagnée.»

    «TOUT EST POSSIBLE» 

    Jo-Annie Pépin a décidé de s’offrir ce cadeau de plusieurs milliers de dollars pour elle-même, évidemment, mais aussi pour envoyer un message. Elle souhaite démontrer que tout est possible dans la vie lorsqu’on est dédiés, motivés et prêts à accueillir les défis à bras ouverts. «Peu importe l’âge, le poids, les antécédents sociaux, l’éducation…tout est possible!», soutient-elle. 

    «J’avais ce rêve depuis des années.. Maintenant, il va se réaliser. Je ne suis pas exceptionnelle, mais j’ai pris les moyens pour y arriver.»

    Jo-Annie Pépin espère d’ailleurs que son aventure sera le début d’un beau projet. Elle compte documenter son périple et souhaite, à son retour, monter une conférence qu’elle pourra présenter à des adolescents et des adultes afin de les inciter à se dépasser et à croire en leurs rêves, quel qu’il soit.

    «Les gens se mettent des freins. Ils se trouvent des raisons pour ne pas se donner une chance d’accomplir ce qu’ils souhaitent. Il faut pousser et laisser ceux qui nous nuisent derrière. Tout est possible», a-t-elle répété. 

    La femme, qui aura 40 ans lors de l’expédition, ne cache pas non plus qu’elle aura une forte pensée pour son papa, Jacques Pépin, qui est décédé dans les derniers mois, frappé par une maladie fulgurante. C’est aussi son départ hâtif qui l’a incitée à s’inscrire une fois pour toutes.

    «Dans mes moments de fatigue, je vais penser à lui. Je vais penser à son courage et sa détermination à travers la maladie. Il sera avec moi, et du haut du camp de base, celui bien sûr de l’Everest, il s’envolera», a imagé Jo-Annie Pépin qui amènera des cendres dans ses bagages.  

    «Ce sera un beau moment rempli d’émotions, mais c’est aussi une énorme motivation pour moi. Sans même le savoir, il a déversé sur moi cette envie de me pousser et de vivre ma vie encore plus à fond. Je sais que ce voyage lui faisait peur, mais qu’il le rendait aussi très fier.»

    Pour Jo-Annie, le décompte est lancé. Quatre mois et des poussières avant qu’elle puisse enfin mettre les yeux sur l’Everest et sa majestuosité. Elle y sera, juste là, à travers les sommets enneigés dont elle a rêvé maintes fois. Et il n’y aura pas meilleur sentiment. 
     

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